- Philosophie niveau bac 2024
- L'existence humaine et la culture. Bac de philosophie 2024

L'art,le beau, la création,la technique. A t'il pour fonction d'être beau?Peut-il se passer de maîtrise technique?Choisit-on d'être artiste?
- lexiques citations, définitions. qu’est-ce que l’art imitation, dévoilement-l'œuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique - désacralisation-.
Premier lieu commun : L'artiste doit imiter la nature.
Deuxième lieu commun : Une œuvre d'art doit représenter quelque chose, être figurative !
Troisième lieu commun : Produire une œuvre d'art réclame un savoir-faire technique.
Quatrième lieu commun : L'art c'est forcément beau Cette idée rejoint une définition classique de l'art.
Cinquième lieu commun : L’art, "Ça ne sert à rien !"
Le goût peut-il être instrument de discernement esthétique?
Questionnaire bac sur l'art pour réviser
Faut-il être cultivé pour apprécier l'art?
Une oeuvre d'art a t'-elle toujours un sens?
Peut-on être insensible à l’art ?
Peut on reprocher à une œuvre d’art de ne rien vouloir dire?
Les œuvres d’art éduquent-elles notre perception?
Pouvons-nous parler objectivement lorsqu'il s'agit d'une oeuvre d'art ?
L'art peut-il se passer de règles? Corrigé 1 - Corrigé 2
Hume, extrait De la norme du goût. pourquoi l’expérience esthétique faite d’un point de vue singulier fausse-t-elle le goût ?

Manuel de philosophie : les textes de référence sur le thème de l'art au bac de philosophie, toutes séries

L’art : Lexique de définitions pour bien comprendre les concepts
ART, ARTISTE
En latin « ars », désignait « l‘habileté acquise par l’étude ou la pratique ». Le mot peut donc s’appliquer à toutes les activités humaines qui impliquent la maitrise d’un savoir faire codé : art de la guerre, art oratoire, art d’être ceci ou cela…
Au XVIème et au XVIl ème siècle, le nom de celui qui pratique les arts est artisan . (de l’italien artigiano .)
Ce n’est que depuis le XVIIIème siècle et parallèlement à l’apparition du mot « technique » que l’art est qualifié par le terme « beaux-arts . C’est donc au XVIIIème siècle que la distinction entre artiste et artisan commence à se faire.
Beau : valeur à laquelle renvoie le jugement esthétique
Esthétique : étymologiquement, esthétique vient du grec « aisthétiko » qui signifie ce que les sens peuvent percevoir. Le mot esthétique s’emploie couramment comme synonyme de beau. Art : le terme art (ars en latin traduit le mot grec technè) désigne aussi bien la technique, le savoir faire que la création artistique, la recherche du beau. L’art vise la création du beau. Il s’affranchit de l’utile et d’une fin déterminée à l’avance.
Laid : désagréable à la vue, à l’esprit. Qui inspire le dégoût, qui est méprisable
TECHNIQUE :
Du grec “ tecknè “ , “art, habileté” .
D’abord synonyme d’art au sens de savoir faire dont la mise en œuvre permet d’obtenir volontairement un résultat déterminé .
La technique :vise l’utilité et l’efficacité .
La technique permet la maitrise de la nature par l’homme posant du même coup l’irréversibilité de ses progrès.
L’outil est devenu le médiateur entre l’homme et la nature . Les outils sont les prolongements du corps de l’homme. Ce qui lui permet de survivre (cf. Mythe de Prométhée ). Ces outils sont aussi un moyen de se rendre « comme maitre et possesseurs de la nature »( Descartes ).
Dans le champ de l’art, le terme de technique recoupe au moins quatre définitions distinctes, il désigne :
les matériaux employés dans la réalisation de l’objet exposé
le savoir faire artisanal de l’artiste
une simple manière de procéder, qui ne suppose pas nécessairement l’acquisition d’un savoir-faire particulier. (certaines techniques compromettent la spontanéité d’un geste ou entravent les possibilités de découvertes accidentelles).
Enfin, renvoyant aux productions industrielles, la technique désigne l’ensemble des machines
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Qu’est-ce que l’art ?
Emmanuel Kant (1724-1804) Philosophe allemand. La Critique de la faculté de juger s’intéresse, en particulier, au jugement de goût, dont l’objet est l’œuvre d’art.
En droit on ne devrait appeler art que la production par liberté, c’est-à-dire par un libre arbitre qui met la raison au fondement de ses actions. On se plaît à nommer une œuvre d’art le produit des abeilles (les gâteaux de cire régulièrement construits), mais ce n’est qu’en raison d’une analogie avec l’art ; en effet, dès que l’on songe que les abeilles ne fondent leur travail sur aucune réflexion proprement rationnelle , on déclare aussitôt qu’il s’agit d’un produit de leur nature (de l’instinct), et c’est seulement à leur créateur qu’on l’attribue en tant qu’art.
Emmanuel Kant, Critique de la faculté de juger (1750)
Pour qu’il y ait « art », il faut qu’il y ait intention. Les abeilles n’ont pas une intention. Elles fabriquent ce que pour quoi elles sont programmées. Elles ne savent rien faire d’autre. . C’est une activité innée et non une manifestation de l’esprit. Pour Kant, on ne peut donc « appeler art » que la production par liberté ».
« Parmi les choses qu’on ne rencontre pas dans la nature, mais seulement dans le monde fabriqué par l’homme, on distingue entre objets d’usage et œuvres d’art ; tous deux possèdent une certaine permanence qui va de la durée ordinaire à une immortalité potentielle dans le cas de l’œuvre d’art. En tant que tels, ils se distinguent d’une part des produits de consommation, dont la durée au monde excède à peine le temps nécessaire à les préparer, et d’autre part, des produits de l’action, comme les événements, les actes et les mots, tous en eux-mêmes si transitoires qu’ils survivraient à peine à l’heure ou au jour où ils apparaissent au monde, s’ils n’étaient conservés d’abord par la mémoire de l’homme, qui les tisse en récits, et puis par ses facultés de fabrication. Du point de vue de la durée pure, les œuvres d’art sont clairement supérieures à toutes les autres choses; comme elles durent plus longtemps au monde que n’importe quoi d’autre, elles sont les plus mondaines des choses. Davantage, elles sont les seules choses à n’avoir aucune fonction dans le processus vital de la société; à proprement parler, elles ne sont pas fabriquées pour les hommes, mais pour le monde, qui est destiné à survivre à la vie limitée des mortels, au va-et-vient des générations. Non seulement elles ne sont pas consommées comme des biens de consommation, ni usées comme des objets d’usage: mais elles sont délibérément écartées des procès de consommation et d’utilisation, et isolées loin de la sphère des nécessités de la vie humaine. »
Hannah Arendt , La Crise de la culture
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Quiz bac dissertation de philo sur le thème de l'art, l'idée de beau
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- Support cours et dissertation :
- L'art a t'-il pour fonction d'être beau? Avons-nous besoin de l'art pour nous faire une idée du beau?
Kant nous disait que l'art n'est pas «la représentation d'une belle chose mais la belle représentation d'une chose».
La beauté naturelle et la beauté artistique Emmanuel Kant (1724-1804) Philosophe allemand. La Critique de la faculté de juger s’intéresse, en particulier, au jugement de goût, dont l’objet est l’œuvre d’art.
Il existe deux espèces de beauté la beauté libre ou la beauté simplement adhérente. La première ne présuppose aucun concept de ce que l’objet doit être ; la seconde suppose un tel concept et la perfection de l’objet d’après lui. Les beautés de la première espèce s’appellent les beautés (existant par elles-mêmes) de telle ou telle chose ; l’autre beauté, en tant que dépendant d’un concept (beauté conditionnée), est attribuée à des objets compris sous le concept d’une fin particulière.
Des fleurs sont de libres beautés naturelles. Ce que doit être une fleur, peu le savent hormis le botaniste et même celui-ci, qui reconnaît dans la fleur l’organe de la fécondation de la plante, ne prend pas garde à cette fin naturelle quand il en juge suivant le goût. [..,]
Dans l’appréciation d’une libre beauté (simplement suivant la forme) le jugement de goût est pur, On ne suppose pas le concept de quelque fin pour laquelle serviraient les divers éléments de l’objet donné et que celui-ci devrait ainsi représenter, de telle sorte que [par cette fin] la liberté de l’imagination, qui joue en quelque sorte dans la contemplation de la figure, ne saurait qu’être limitée.
Emmanuel Kant, Critique de la faculté de juger, Éd. Vrin, 1974
Kant distingue deux types de beauté :
- L’une, la beauté libre , ne dépend d’aucun but. Sa beauté n’est pas liée à sa fonction . C’est une beauté purement esthétique. (La beauté naturelle sera donc plus souvent une beauté libre .(Oiseaux, crustacés..) Mais même dans ce cas, si on s’intéresse à la fonction, il ne s’agit plus alors de beauté libre
- L’autre, la beauté adhérente , ne peut pas être pensée indépendamment de sa fin ou de sa fonction. Plus loin dans le texte, Kant donne l’exemple d’une église. Pour lui, la beauté du lieu ne peut pas être détachée de sa fonction (la prière) et de son but.
Donc pour lui, la beauté naturelle est supérieure à la beauté artistique car elle est purement esthétique tandis qu’il y a une part de plaisir lié à la connaissance dans l’œuvre artistique
L'art et le goût : notions essentielles à maîtriser
Le goût comme instrument de discernement esthétique
Si la production artistique a pour fonction d'être belle alors l'art serait affaire de goût, le beau serait la finalité
. Pour reprendre les mots de Kant, nous dirons que l'art n'est pas la représentation d'une belle chose, mais la belle représentation d'une chose.
Si le beau comme finalité esthétique suppose l'authenticité et la liberté de l'artiste alors l'art est plus qu'une affaire de goût.
Marcel Duchamp affirme que, «le grand ennemi de l'art, c'est le bon goût . L'artiste n'a pas à se préoccuper des modes des goûts et des notions du beau qui prédominent dans une société»
Quête non pas du beau mais de liberté et d'authenticité.
D'un point de vue synthétique, on peut supposer que l'art est
une affaire de goût
cependant l'artiste doit être libre de créer, donc non contraint de suivre les règles fixes des canons esthétiques.
Le goût selon Kant
Le goût est l'instrument de discernement esthétique
. Dans sa Critique de la faculté de juger, Kant étudie le goût selon quatre points
1 – Le goût du point de vue de la qualité
Le beau est l'objet d'une satisfaction désintéressée. Il se rapporte aux sentiments de plaisir et de peine.
2 – Le goût du point de vue de la quantité
Est beau ce qui plaît universellement sans concept.
3 – Le goût du point de vue de la relation à une fin
La beauté est définie comme la forme de la finalité d'un objet en tant qu'elle est perçue en celui-ci sans représentation d'une fin. C'est la définition de la beauté comme finalité sans fin, formelle.
4 – Le goût du point de vue de la modalité du jugement de goût
«Est beau ce qui est reconnu sans concept comme objet d'une satisfaction nécessaire».
En rapport avec la question de savoir si le goût peut ou non être un instrument de discernement esthétique, nous vous proposons d'étudier la question kantienne du jugement de goût : Allons plus loin Le goût est l'instrument de discernement esthétique, la capacité de reconnaître le beau, de porter un jugement. Dans sa Critique de la faculté de juger, Kant étudie le goût comme une exposition et une déduction transcendantale du jugement qui pose qu'une chose est belle. Il en pose quatre aspects : 1 – Le goût du point de vue de la qualité La première définition est déduite de la qualité du jugement de goût. Le beau est l'objet d'une satisfaction désintéressée. Il se rapporte aux sentiments de plaisir et de peine. Dans le goût, le sujet ne porte pas de jugement sur l'objet. Il est juste affecté par une représentation. Il y a un plaisir pur qui n'est pas lié à l'existence de l'objet par opposition à la notion d'agréable relativement à la consommation d'un objet. 2 – Le goût du point de vue de la quantité
Est beau ce qui plait universellement sans concept. C'est la conséquence de notre point précédent., puisque la satisfaction donnée par la représentation de l'objet est libre de tout intérêt, celui qui juge est amené à attribuer à chacun une semblable satisfaction qui ne constitue pas une connaissance objective mais elle est valable pour tous. L'art est affaire de goût qui relève d'un jugement esthétique du point de vue de la quantité qui nous révèle une universalité subjective et qui nous sépare de l'agréable. Lorsque dans un jugement réfléchi on dit qu'un chose est belle, on juge aussi pour autrui, nous avons donc une universalité subjective et cela nous permet d'échapper à l'empirisme, car cette universalité est une idée. 3 – Le goût du point de vue de la relation à une fin
La beauté est définie comme la forme de la finalité d'un objet en tant qu'elle est perçue en celui-ci sans représentation d'une fin. C'est la définition de la beauté comme finalité sans fin, formelle. Cela nous informe sur le principe transcendantal du goût . La finalité qui sert de principe au goût est une finalité subjective, formelle. Si la finalité admettait une fin elle ferait dépendre la beauté de l'agréable. Il n'y a pas de finalité objective. 4 – Le goût du point de vue de la modalité du jugement de goût «Est beau ce qui est reconnu sans concept comme objet d'une satisfaction nécessaire». La nécessité du jugement esthétique est une nécessité exemplaire, tous doivent adhérer à un jugement qui apparaît comme un exemple d'un règle que l'on ne peut énoncer. Le quatrième moment de l'analytique du jugement de goût permet de définir l'art comme une affaire de goût au sens où le goût est vu comme la faculté de juger d'un objet en rapport avec la libre légalité de l'imagination.
A consulter
Dans ce cours = Repérage et analyse des distinctions conceptuelles autour des corrigés des sujets suivants :
Commentaire philosophique : De la norme du goût, Hume
L'art est-il une imitation? Aristote, Platon et Hegel
L'art n'est pas une imitation. Il n'est pas fidèle à la nature comme l'art de la photographie par exemple.
Malraux, «de même qu'un musicien aime la musique et non les rossignols, un poète des vers et non les couchers de soleil, un peintre n'est pas d'abord un homme qui aime les figures et les paysages. C'est un homme qui aime les tableaux. Malraux nous montre qu'un jeune peintre commence par imiter, mais par imiter les toiles de ses maîtres, et non pas la nature, avant de trouver sa manière propre de peindre;
Donc l'art serait une transposition et non pas un reflet du réel. Cela fait de la création, une recréation.
La poésie* semble bien devoir en général son origine à deux causes, et deux causes naturelles. Imiter est naturel aux hommes et se manifeste dès leur enfance (l’homme diffère des autres animaux en ce qu’il est très apte à l’imitation et c’est au moyen de celle-ci qu’il acquiert ses premières connaissances) et, en second lieu, tous les hommes prennent plaisir aux imitations.
Un indice est ce qui se passe dans la réalité : des êtres dont l’original fait peine à la vue, nous aimons à en contempler l’image exécutée avec la plus grande exactitude ; par exemple les formes des animaux les plus vils et des cadavres.
Une raison en est encore[1] qu’apprendre est très agréable non seulement aux philosophes mais pareillement aussi aux autres hommes ; seulement ceux-ci n’y ont qu’une faible part. On se plaît à la vue des images parce qu’on apprend en les regardant et on déduit ce que représente chaque chose, par exemple que cette figure c’est un tel[2]. Si on n’a pas vu auparavant l’objet représenté, ce n’est plus comme imitation que l’oeuvre pourra plaire, mais à raison de l’exécution, de la couleur ou d’une autre cause de ce genre.
Aristote , Poétique , 4, 1448 b, Éd. Les Belles Lettres,
[1] Une raison en est encore : l’exemple qui précède constitue une première explication du plaisir lié à l’imitation.
[2] Cette figure c’est un tel : le même thème est repris dans Rhétorique, livre I, ch. 11, § XXIII (LGF, 1991). » Comme il est agréable d’apprendre et de s’étonner […] il en résulte nécessairement que ce qui est imitation l’est aussi […] ce n’est pas le sujet qui plaît mais plutôt le raisonnement qui fait dire :” c’est bien cela “, et par suite duquel il arrive qu’on apprend quelque chose. »
l’esthétique de la mimesis n’a jamais été une invitation à reproduire le réel
propos aristotélicien = « l’art imite la nature ou l’achève» signifie que l’artiste doit être un aussi bon artiste que la nature pour porter à l’expression ce qu’il cherche à en montrer. Or pour rivaliser avec la nature, il faut savoir lui être infidèle. Le corps humain n’a jamais eu les proportions de la statuaire grecque mais ce sont ces proportions qui en montrent la force et l’harmonie.
L’art est un mensonge qui dit la vérité (il ne s'agit pas d'une fidèle reproduction, elle suppose transposition, idéalisation)= l'imitation est naturelle aux hommes, elle apporte selon Aristote plaisir et connaissance par opposition à Platon.
la mimèsis est condamnée par Platon dans La République, livre III, 393-398, et livre X, 595-608
Pour Platon , l’art reste l’illusion d’une illusion. Platon critique l’art en tant que copie – il vaut moins que son original – et en tant que discours enchanteur – il nous ment. L’art nous éloigne donc du Vrai et du Bien. Dans Les Lois, il recommande même de « chasser les poètes de la cité ». Mais s’il approuve la censure, il ne rejette pas tous les arts : formé à l’école de Pythagore qui trouva les lois de l’harmonie, il estime que la musique a une grande valeur pédagogique et qu’elle élève l’âme.
Socrate – Il y a donc trois espèces de lit ; l’une qui est dans la nature, et dont nous pouvons dire, ce me semble, que Dieu est l’auteur ; à quel autre, en effet, pourrait-on l’attribuer ?
Glaucon – A nul autre Socrate – Le lit du menuisier en est une aussi Glaucon – Oui Socrate – Et celui du peintre en est encore une autre, n’est-ce pas ? Glaucon – Oui Socrate – Ainsi le peintre, le menuisier, Dieu, sont les trois ouvriers qui président à la façon de ces trois espèces de lit. […] Donnerons-nous à Dieu le titre de producteur de lit, ou quelqu’autre semblable ? Qu’en penses-tu ? Glaucon – Le titre lui appartient, d’autant plus qu’il a fait de lui-même et l’essence du lit, et celle de toutes les autres choses. Socrate – Et le menuisier, comment l’appellerons-nous ? L’ouvrier du lit, sans doute ? Glaucon – Oui Socrate – A l’égard du peintre, dirons-nous aussi qu’il en est l’ouvrier ou le producteur ? Glaucon – Nullement Socrate – Qu’est-il donc par rapport au lit ? Glaucon – Le seul nom qu’on puisse lui donner avec le plus de raison, est celui d’imitateur de la chose dont ceux-là sont ouvriers. […] Socrate – Le peintre se propose-t-il pour objet de son imitation ce qui, dans la nature, est en chaque espèce, ou plutôt ne travaille-t-il pas d’après les œuvres de l’art ? Glaucon – Il imite les œuvres de l’art.(…)
Socrate – Pense maintenant à ce que je vais dire ; quel est l’objet de la peinture ? Est-ce de représenter ce qui est tel, ou ce qui paraît, tel qu’il paraît ? Est-elle l’imitation de l’apparence, ou de la réalité ? Glaucon – De l’apparence. Socrate – L’art d’imiter est donc bien éloigné du vrai ; et la raison pour laquelle il fait tant de choses, c’est qu’il ne prend qu’une petite partie de chacune ; encore ce qu’il en prend n’est-il qu’un fantôme. Le peintre, par exemple, nous représentera un cordonnier, un charpentier, ou tout autre artisan, sans avoir aucune connaissance de leur métier ; mais cela ne l’empêchera pas, s’il est bon peintre, de faire illusion aux enfants et aux ignorants, en leur montrant du doigt un charpentier qu’il aura peint, de sorte qu’ils prendront l’imitation pour la vérité. Glaucon – Assurément.
Platon, La République
Dans ce texte extrait de La République, Platon inventorie 3 formes de lits :
a)L’Idée du lit, dans le monde Intelligible (dimension divine)C’est le lit absolu. Le « vrai » lit. (Il n’en existe qu’une seule forme)
b) Le lit de l’artisan, le lit de l’artisan traduit dans la matière le lit idéal. Il imite la forme Il n’est lit que par ressemblance avec l’Idée du lit . (Il en existe plusieurs formes).Mais il garde unlien avec « l’essence » du lit idéal
c)Le lit de l’artiste n’est plus un lit puisqu’il ne représente qu’ « une petite partie du lit ». C’est une imitation de l’apparence du lit de l’artisan qui est déjà lui-même une apparence. Le lit de l’artiste n’a donc plus rien à voir avec l’essence du lit. Le lit de l’artiste imite l’apparence sensible. Aussi on ne pourra atteindre l’idée du lit grâce au lit de l’artiste
En fait, la représentation du lit par l’artiste nous égare, nous trompe, nous éloigne de la vérité du lit. C’est pourquoi l’artiste représente un danger.
Hegel souligne l’insuffisance du concept d’imitation pour penser l’essence de l’art.
• idée inutile car il n’y a aucune raison à vouloir représenter ce qui existe déjà et parce que le résultat ne peut être qu’inférieur à l’original (Hegel reprend en un sens la critique de Platon) ; • l’invention y est absente
L’art comme « caricature de la vie ».
En indiquant qu’un art qui vise l’imitation n’est qu’une caricature de la vie, Hegel souligne l’imperfection de toute imitation par rapport à la réalité. L’artiste ne peut pas, par ses propres moyens techniques, parvenir à reproduire ce que fait la nature, la vie, et qui est perceptible par tous les sens
C’est un vieux précepte que l’art doit imiter la nature ; on le trouve déjà chez Aristote. Quand la réflexion n’en était encore qu’à ses débuts, on pouvait bien se contenter d’une idée pareille ; elle contient toujours quelque chose qui se justifie par de bonnes raisons et qui se révélera à nous comme un des moments de l’idée ayant, dans son développement, sa place comme tant d’autres moments.
D’après cette conception, le but essentiel de l’art consisterait dans l’imitation, autrement dit dans la reproduction habile d’objets tels qu’ils existent dans la nature, et la nécessité d’une pareille reproduction faite en conformité avec la nature serait une source de plaisirs. Cette définition assigne à l’art un but purement formel, celui de refaire une seconde fois, avec les moyens dont l’homme dispose, ce qui existe dans le monde extérieur, et tel qu’il y existe. Mais cette répétition peut apparaître comme une occupation oiseuse et superflue, car quel besoin avons-nous de revoir dans des tableaux ou sur la scène, des animaux, des paysages ou des événements humains que nous connaissons déjà pour les avoir vus ou pour les voir dans nos jardins, dans nos intérieurs ou, dans certains cas, pour en avoir entendu parler par des personnes de nos connaissances ? On peut même dire que ces efforts inutiles se réduisent à un jeu présomptueux dont les résultats restent toujours inférieurs à ce que nous offre la nature. C’est que l’art, limité dans ses moyens d’expression, ne peut produire que des illusions unilatérales, offrir l’apparence de la réalité à un seul de nos sens ; et, en fait, lorsqu’il ne va pas au-delà de la simple imitation, il est incapable de nous donner l’impression d’une réalité vivante ou d’une vie réelle : tout ce qu’il peut nous offrir, c’est une caricature de la vie.
Hegel,Esthétique, Introduction : Chap. I, Section II, §. 1,tr. fr. S. Jankélévitch, éd. Champs Flammarion, pp. 34-35
HLP -La mimèsis comme pouvoir de la parole-Aristote, Platon-De l'agréable à l 'horreur.Une ekphrasis : le bouclier d’Achille
La mimèsis, pouvoir de la parole-Aristote, Platon-De l'agréable à l 'horreur.Une ekphrasis : le bouclier d’Achille- Le Vase, Hérédia. PHILOSOPHIE La finalité visée par la tragédie- relation divine menacée par l’hybris du héros-Humanités, littérature, philosophie bac 2021 Semestre 1 1ère : Les pouvoirs de la parole
Les fonctions de l'art - L'art comme dévoilement- L'Œuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique - Désacralisation de l'art
Pour Bergson , comme pour Proust, l'art est un dévoilement, l'artiste est un révélateur, il révèle, il donne à voir. Mais s’il révèle ce qui est, c’est que ce que l’artiste donne à voir ce n’est donc pas une invention, ce n’est pas une réalité qu’il réinvente : L’art renvoie à l’expérience humaine universelle.
« A quoi vise l’art, sinon à nous montrer, dans la nature et dans l’esprit, hors de nous et en nous, des choses qui ne frappaient pas explicitement nos sens et notre conscience? Le poète et le romancier qui expriment un état d’âme ne le créent certes pas de toutes pièces ; ils ne seraient pas compris de nous si nous n’observions pas en nous, jusqu’à un certain point, ce qu’ils nous disent d’autrui. Au fur et à mesure qu’ils nous parlent, des nuances d’émotion et de pensée nous apparaissent qui pouvaient être représentées en nous depuis longtemps mais qui demeuraient invisibles telle l’image photographique qui n’a pas encore été plongée dans le bain où elle se révélera. Le poète est ce révélateur. […]
Remarquons que l’artiste a toujours passé pour un «idéaliste ». On entend par là qu’il est moins préoccupé que nous du côté positif et matériel de la vie. C’est, au sens propre du mot, un «distrait ». Pourquoi, étant plus détaché de la réalité, arrive-t-il à y voir plus de choses? On ne le comprendrait pas, si la vision que nous avons ordinairement des objets extérieurs et de nous-mêmes n’était une vision que notre attachement à la réalité, notre besoin de vivre et d’agir, nous a amenés à rétrécir et à vider. De fait, il serait aisé de montrer que, plus nous sommes préoccupés de vivre, moins nous sommes enclins à contempler, et que les nécessités de l’action tendent à limiter le champ de la vision.
Henri Bergson . La pensée et le mouvant, 1938. PUF, Quadrige1990. p.149 à 151.
« Par l’art seulement nous pouvons sortir de nous, savoir ce que voit un autre de cet univers qui n’est pas le même que le nôtre, et dont les paysages nous seraient restés aussi inconnus que ceux qu’il peut y avoir dans la lune. Grâce à l’art, au lieu de voir un seul monde, le nôtre, nous voyons le monde se démultiplier, et, autant qu’il y a d’artistes originaux, autant nous avons de mondes à notre disposition, plus différents les uns des autres que ceux qui roulent à l’infini, et, bien des siècles après que s’est éteint le foyer dont il émanait, qu’il s’appelât Rembrandt ou Vermeer, nous envoient encore leur rayon spécial ». Marcel Proust, (1871-1922), in Recherche du temps perdu (1927)
En s’appuyant sur l’étude du pop art, et singulièrement des travaux d’Andy Warhol, Arthur Danto, philosophe américain, a questionné la création artistique
Quelle est la différence entre les œuvres d’art et les objets qui nous entourent ? Comment comprendre la différence entre l'art et les produits fonctionnels ?
«?Les œuvres d’art sont des significations incarnées?», conclut-il, toute œuvre est une matière à interpréter.
Pour Danto, l’art est une «?pensée visuelle?». L'objet est une œuvre après l'acte d'interprétation. C'est par l'interprétation que l'on donne une identité à l'objet. L'interprétation est un processus de transformation, d'un statut = une certaine théorie de l'art. C'est cette théorie qui fait entrer l'objet dans le monde de l'art.
Andy Warhol
Campbell's Soup Cans 1962
Objet emblématique d'une société de consommation qui érige en icône n'importe quel objet, même le plus banal comme c'est le cas ici, la boîte de conserve pour soupe. Elle est consacrée comme une œuvre d'art, elle est admirée indépendamment de son usage pratique, elle est consommée en série. On a l'idée de fétichisme car la collection des boîtes de conserve y ressemble. Il s'agit de posséder des objets, cela répond à un désir de maîtrise totale. Donc, la Campbell's Soup Can devient un objet mythique. L'objet fétiche participe à l'élaboration d'un mythe dans l'inconscient. L'objet ordinaire devient une icône parfaite, reproductible à son tour indéfiniment. L'objet devient esthétique. Il devient un système complexe de signes. On aime l'objet non pour ce qu'il est mais pour ce qu'il signifie, ce qu'il représente, symbolise, d'où sa puissante attraction. La Campbell 's Soup Can esst consacrée en tant qu'objet d'art. La boîte de conserve est sublimée, elle devient une icône moderne. L'objet courant et banal devient un objet culte, un signe, un objet d'art.
L'Œuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique
Walter benjamin, essai rédigé en 1935 et publié à titre posthume en 1955.
Le philosophe Walter Benjamin s’est intéressé à cette question de la reproduction des œuvres d’art dans son texte L’Œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique (1936). Il y montre en effet comment la reproduction technique ruine l’idée même d’authenticité de l’œuvre d’art, c’est-à-dire son caractère unique.
Il évoque la déperdition de l'aura. Les œuvres issues de techniques de reproduction de masse comme la photographie ont participé de la déperdition de l'aura propre de l'oeuvre unique à cause de la reproductibilité et des sous-modèles. Cela annonce un changement de statut de l'oeuvre d'art. Elle est privée de ses ornements classiques, elles perdent leur caractère sacré = ex, le Pop Art = fabrication industrielle d'artefacts. On peut parler de désincarnation de l'oeuvre d'art
Walter Benjamin fait sa réflexion autour de trois axes, la reproduction technique et ses conséquences sur l'art, l'image cinématographique et enfin le cinéma, art de masse. Les techniques de reproduction sont des nouvelles techniques qui s'affirment comme de nouvelles formes d'art. Mais ce qui se perd dans l'oeuvre d'art c'est l'aura de l'oeuvre, c'est-à-dire, «son unique apparition d'un lointain si proche ». Ainsi la technique de reproduction a changé la perception du spectateur lui donnant l'impression que l'art est enfin devenu plus accessible. Ainsi l'acteur de cinéma n'est plus qu'une image au regard du public. Son corps est subtilisé par l'appareil cinématographique. C'est cette image qui offre au spectateur une représentation du réel. Si l'aura disparaît avec la reproduction technique, elle en révèle aussi l'absence.
Hergé, L'Oreille cassée
Texte l oreille cassee (346.95 Ko)
Désacralisation : reproduction de masse
les copies du fétiche se multiplient dans ce passage, on peut dire qu’il perd de sa valeur il est désacralisé.
Désacralisation
La désacralisation consiste à retirer le caractère sacré à un objet.
La sacralisation au contraire est le fait de donner un caractère sacré
- avec le rassemblement de tous ces différents objets le vrai fétiche disparaît ; surtout dans la multitude de fétiches de la dernière vignette et aussi chez le vendeur d’apothicaire.
- la vitrine dans la 4ème vignette représente bien la situation chaotique dans laquelle tintin se trouve puisqu’elle est pleine d’objets provenant de différents endroits du monde et époques.
- Le nombre de fétiches double triple se multiplie pour atteindre les 40 fétiches dans la dernière vignette
- avec la présence de tous ces fétiches on ne sait plus comment faire la différence entre le vrai et le faux, ainsi le fétiche perd de son unicité, soit son aura ce qui signifie son authenticité et valeur religieuse.
- Malgré l’existence de tous ces fétiches, l’original reste absent et l’énigme reste irrésolue
La valeur du fétiche change en fonction du temps et sur cette planche il passe d’un objet de culte, à un objet d’art, à un objet de consommation.
Un objet culte :
- Le fétiche a un pouvoir de présence et d’absence, il est à la fois visible et invisible, on ne sait plus comment faire la différence entre le vrai et le faux : le seul moyen d'y parvenir, est de l’ouvrir pour trouver le diamant qui y est caché.
- Le fétiche est partout et nul part en même temps, on trouve toutes ses copies mais pas le véritable fétiche.
Un objet d’art :
Le fétiche est à vendre chez le vendeur d’apothicaire, c’est -à -dire, qu’il a la même valeur que le tableau, le vase, les bustes, les meubles …
- le fétiche a une valeur d’exposition puisqu’il est dans une vitrine dans la 4ème vignette comme s’il était exposé dans un musée pour que les gens l’admirent.
Un objet de consommation :
- On donne au fétiche un prix comme si c’était une marchandise « 200 fr ! ... c’est pour rien ! … » Vignette 4, on peut lire « 17.50 la paire » et son prix diminue au fur-et-à-mesure que l’on avance dans la planche ; le fétiche est dévalué.
- Le fétiche est standardisé, il est produit comme n’importe quel objet de consommation, en masse dans un atelier par des ouvriers qui ont chacun une tache à réaliser à la chaîne ; on en voit un qui est chargé de casser les oreilles des fétiches.
- ainsi le fétiche perd de sa valeur.
Sujets corrigés, l'art
Corrigé du sujet n° 2, dissertation philosophique, sujet national 2019, série l-à quoi bon expliquer une œuvre d’art .
Correction du sujet n° 2 de philosophie : la dissertation philosophique de métropole , bac série L, année 2019 - Les corrigés en ligne à la sortie de l'épreuve À quoi bon expliquer une œuvre d’art ?
L'art a t'-il pour fonction d'être beau?
Arguments pour une thèse
*** L'art a pour fonction d'être beau
On peut affirmer que l'art a pour fonction d'être beau si la notion de beau signifie conformité aux goûts d'une époque et si on se place dans la position d'un spectateur habitué à une forme plutôt qu'à une autre de langage artistique.
Chacun a son esthétique, le beau est une notion relative. Aujourd'hui les peintres impressionnistes sont admirés alors qu'ils étaient à peine regardés par les salons officiels de la fin du XIXème siècle. Nous pouvons donc affirmer que l'art a pour fonction de nous offrir «du beau» et que l'homme a une certaine idée de la beauté. «L'art n'est pas la représentation d'une belle chose mais la belle présentation d'une chose» Kant
En tant que création libre, l'art peut produire du beau. Il ajoute de la beauté au réel et au quotidien. Il doit garder le beau comme finalité, donc l'art n'est pas pour reprendre les mots de Kant de «représenter une belle chose» mais «une belle présentation»
La notion de beau est relative, le spectateur et l'artiste n'aspirent pas forcément à la même notion du beau mais l'artiste ne tient pas compte de celle du spectateur au moment de la création. Il ne se conforme à aucun goût particulier, d'une époque ou d'une culture. Le but est de créer en exprimant le beau.
Arguments pour une antithèse
*** l'art a pour fonction d'être vrai et libre
En tant que l'art est la mission des artistes, les notions essentielles sont l'authenticité, la vérité et la liberté. Dans ce cas on répond non à la question de savoir si l'art a pour fonction d'être beau. Beau = Vrai
L'art ne vise pas le beau mais l'invisible (fonction du créateur de l'antiquité, intermédiaire entre l'homme et les Dieux) ou encore d'un point de vue moderne, l'art est une intériorité, il reflète l'inconscient et tout ce qui échappe à l'homme. L'artiste nous offre sa vision du monde
L'artiste n'est limité par aucune finalité esthétique ni aucune contrainte technique, il doit pouvoir s'exprimer dans la plus grande authenticité possible
Atteindre le Vrai par la beauté. Nous savons avec Marcel Duchamp que «le grand ennemi de l'art est le bon goût», par conséquent aucun critère ne doit guider l'acte créateur de l'artiste. Sa liberté doit être totale afin de lui donner le loisir d'exprimer tout à fait sans contraintes ses émotions.
Avons-nous besoin d'art? Corrigé de la dissertation du bac de philosophie Washington S 2019
Avons-nous besoin d'art? Corrigé de la dissertation série S Washington, bac 2019 - Double enjeu du sujet : notre nature : connaître nos besoins, ce qui structure notre existence valeur de l'art : activité gratuite ou liée à des besoins anthropologiques ?
L'art peut il se passer de maitrise technique ?
art : le beau , l'artisan ,l'artiste peut : la capacité , l'autorisation
technique : le savoir faire , le savoir enseigner, l'entrainement , les règles .
Il semble évident que l'art ne puisse pas se passer de maitrise technique .En effet, un pianiste qui ne maitrise pas la technique du piano ne pourrait être un artiste. Sans les règles de l'harmonie , sans la capacité à lire les notes, sans la dextérité des doigts en un mot sans technique du piano il n'y a pas d'artiste pianiste possible .Cependant certains artistes contemporains semblent produire des œuvres d'art ne nécessitant aucune maitrise technique. Marcel Duchamp par exemple s'est contenté dans son œuvre "fontaine" en 1917 de retourner un urinoir et de le signer . On peut donc se demander si l'art peut se passer de maitrise technique . On peut dire que l'art repose sur une maitrise technique .En grec ancien on ne sépare pas l'art et la technique .Le peintre et le cordonnier pratiquent tout deux une techné .C'est à dire une activité réfléchie que l'on peut transmettre constituée de règles à respecter . Platon explique dans le mythe de Prométhée que la technique ou l'art a été donné aux hommes pour compenser leurs faiblesses biologiques originelles .Prométhée a dérobé aux Dieux l'habileté pour la donner aux hommes . Cette origine divine traite ce que la technique à de dangereux pour l'homme comme une force qui le dépasse .Pour les grecs la technique se distingue de la chance ou du hasard . L'activité technique est réfléchie, constituée de règles que l'on peut restituer ou transmettre . Art et technique sont des savoirs faire , des savoirs pratiques . Les œuvres d'art sont peut être simplement des réalisations techniques exceptionnelles. Traditionnellement le chef d'œuvre est une production technique réalisée par un artisan à la fin de sa formation. L'excellence technique se confond avec l'art . L'artiste n'est rien d'autre qu'un technicien exceptionnel capable de produire un effet esthétique grâce à ses œuvres . Par exemple un cuisinier sera dit un artiste s'il est exceptionnel, si sa technique est difficilement imitable. L'artiste n'est donc rien d'autre qu'un technicien particulièrement doué. Finalement, on peut dire que l'art est inséparable d'une forme de maîtrise technique et tous deux sont des savoirs faire . Cependant, ll est impossible de distinguer l'ingéniosité du technicien de la créativité de l'artiste. L'art s'appuie sur la technique mais la dépasse. Le technicien se contente le plus souvent d'appliquer des règles existantes même s'il peut les améliorer à l'occasion. L'artiste en créé de nouvelles. Il est capable d'inventer un nouveau type de Beauté. Le sculpteur crée de l'artitistique, l'ouvrier fabrique de l'utilitaire, si l'ouvrier parvient à faire une oeuvre esthétique, il devient artiste. Le technicien est aussi doué que l'artiste d'un point de vue technique. Mais l'artiste est capable d'inventer un nouveau genre de beauté. Ce dont le technicien même le plus doué est incapable. L'artiste a besoin de technique, d'imagination, d'audace, de créativité.
l'art contemporain a un rapport paradoxal à la technique Il semble que l'art contemporain n'ait pas besoin de technique Mais la règle contemporaine ne peut-elle pas être de rompre avec la règle ? N’est-ce pas là encore une nouvelle règle de l’art ? Au nom de la liberté, l’art moderne, puis contemporain, refuse la définition de l’œuvre d’art du XVIIIe – XIXe siècle. L'art contemporain se révolutionne jusque dans sa définition, l'oeuvre n'est plus l'objet mais ce qui compte pour l'artiste c'est la démarche adoptée pour créer. L'artiste se donne ses propres règles. Dans l'art contemporain, l'art devient la mise en oeuvre d'un projet propre à l'artiste qui reflète son individualité propre Les artistes utilisent des techniques industrielles Les artistes modernes, futuristes, dadaistes cherchent à traduire à travers leur art, leur rapport au monde, au monde moderne findé sur la transformation des choses à un niveau spatial, temporel et autres transformations importantes pour l'humanité. La technique a sa place car elle est sur quoi le monde repose et que l'art représente : une nouvelle esthétique dans laquelle le spectateur retrouve le reflet de son propre monde. L'art devient un moyen d'investigation du réel. L'oeuvre d'art est ainsi désacralisée pour une originalité nouvellement investie de techniques. L'art peut aussi devenir l'expression de la productivité, expression de l'ère moderne. Cependant l'artiste n'est pas pour autant technicien car il dépasse l'appréhension des choses par la simple raison théorique, son mode de vérité est plus profond, sa raison n'est pas purement technicienne. L'artiste dévoile l'Etre et renvoie sa perception bien singulière qu'il façonne avec sa propre matière L'art est un accomplissement de la technique mais chaque artiste développe sa propre technique En effet, l'art ne se limite pas à une industrialisation même s'il ne peut l'ignorer. Le créateur recherche sa maîtrise formelle, l'unité au delà de la technique dominatrice. Pour reprendre les mots d'Adorno, nous dirons que "l'art est absorption des techniques" et le but de l'artiste consiste à les porter jusqu'à leur négation. L'accomplissement de la technique serait sa mort même au profit d'une technique personnelle, singulière, celle de l'artiste qui se laisse dépasser par son moi "je est un autre" Rimbaud au plus profond de sa force imaginaire et créatrice. Si, à regarder une œuvre d’art, on a la nette impression qu’il s’en dégage une cohérence interne, ces régularités ne résultent pas pourtant de l’application mécanique d’une technique. C’est le paradoxe que souligne Kant : l’art procède bien d’une maîtrise technique mais les règles ainsi appliquées ne préexistent pas à l’œuvre mais n’apparaissent qu’après coup. uniquement pour approcher d'une autre manière la vérité de l'objet.
Avons-nous besoin de l’art pour nous faire une idée du beau ?
Concepts :
L’art et le beau
Ce sujet question le rôle de l’art : nous sert-il à voir la beauté ? à former le concept, l’idée du beau ?
Comment se forme ce concept ? Soit c’est une idée innée, préexistante aux œuvres d’art, soit c’est l’expérience de l’art qui permet de former cette idée empiriquement.
Se faire une idée : au sens strict, former l’idée. Dans un sens plus large : comprendre, approcher de la compréhension
Problématique : L’art est-il ce qui crée la beauté ?
La beauté naturelle, une idée de la beauté sans la médiation de l’art ?
Il existe une beauté naturelle, une beauté du monde : nous n’avons pas besoin de l’art pour voir la beauté d’un paysage ou la beauté d’une personne. C’est une beauté en mouvement que l’on comprend intuitivement
L’art doit imiter la nature (Aristote) car c’est un moyen de connaissance des choses. Mais si l’art doit imiter la nature, n’est-ce pas aussi parce qu’il nous permet de voir le beau alors qu’au quotidien, l’homme n’est pas forcément sensible à la beauté naturelle ?
L’imitation de la nature est une fin médiocre pour l’art et la beauté artistique est mille fois supérieure à la beauté naturelle (Hegel). Nous pouvons observer la beauté naturelle tous les jours, alors pourquoi la reproduire par l’intermédiaire de l’art ? Nous avons déjà une idée du beau par la nature, mais l’art est l’œuvre d’un esprit libre.
Existe-t-il une idée du beau préexistante à l’art ?
Platon : il y a une idée du Beau, qui fait partie des principes du monde. L’esprit doit contempler les idées pour les saisir. L’imitation ne produit que des images, de pâles copies des idées
Certes, il y a peut-être une idée du beau mais cette idée se saisit à travers la manifestation sensible de l’art (Hegel)
Le beau est universel : pour qu’il y ait universalité, il faut qu’il y ait une idée de beauté indépendante des productions artistiques (Kant)
L’art crée sa propre beauté : nous avons besoin de l’art pour penser la beauté
L’art est une démarche libre. Alain : la beauté émerge avec l’œuvre, pas de critères de la beauté qui sont préétablis
L’art trouve de la beauté, crée une idée de beauté là où on ne la voit pas. Kant : « l’œuvre d’art n’est pas la représentation d’une belle chose mais la belle représentation d’une chose » (ex de La Charogne , Baudelaire)
L’art est-il une forme de connaissance ?
Les distinctions conceptuelles qu'il nous faudra travailler et développer dans notre dissertation :
Connaissance / et Savoir
Nature / et Culture
La culture se distingue de la Nature en ce sens qu'elle n'est pas ce qui est inné à l'Homme mais ce qui est acquis par celui-ci. L'Homme est un être de culture, il transforme le monde dans lequel il vit pour l'habiter. Il se sort de son état d'animalité, de Nature, par le langage, les traditions, le savoir mais aussi l'art.
Il nous sera utile de comprendre que la culture peut s'entendre dans le sens d'une transformation, d'une amélioration. Amélioration de soi, transformation de soi vers une (pleine) humanité.
Ce qui est inné // et ce qui est acquis
Art // et Technique
Les beaux-arts // l'artisanat
Savoir-faire
Le questionnement s'organise donc autour de la relation entre l'Art et de la connaissance.
Reformulation du sujet :
L'art peut-il contribuer à la constitution d'un savoir ?
Peut-on appréhender une œuvre d'art d'une autre manière que par notre perception et notre sensibilité ?
Peut-on connaître grâce à l'art ?
Problématisation:
Le sujet de la dissertation présuppose que la réception et la création artistique puissent être autre chose qu'une expérience simplement esthétique . Il soulève les questions suivantes :
Quelle est le but de l'art ?
Plan possible :
I. L'art est avant tout une expérience esthétique
A. . L'oeuvre d'art est la réalisation sensible d'une idée. C'est une réalisation sensible et esthétique de l'idée ou des pensées d'un artiste. Ici nous parlons de l'art au sens de Beaux-arts (distinction art et artisanat).
B. « L'art » au singulier montre qu'il a quelque chose de singulier et de commun à toutes les œuvres d'art et c'est l'expérience esthétique que nous en faisons. En effet, l'art a pour fin la beauté, la satisfaction esthétique ou pas. En ce sens, la réception n'encourage pas une forme de connaissance quelconque puisqu'elle concentre ses efforts dans les émotions suscitées, plaisir....
C. Cependant, ce goût s'éduque tout comme le jugement esthétique résulte d'un apprentissage. Dans La Distinction.Critique social du jugement, Bourdieu explique qu'apprécier les qualités d'une œuvre d'art relève d'un apprentissage d'une certaine conception de l'art, du beau, d'après la civilisation dans laquelle on appartient. On l'acquiert par l'éducation et la transmission . Il y aurait donc autant de concepts du beau que d'éducation et de cultures.
II. L'art éduque notre perception
A. Nelson Goodman a tenté de théoriser la réception perceptive des œuvres d'art, de la musique, des performances artistiques. Théorie de la partition. En cela, nous pouvons dire que l'art devient une forme de connaissance par les nombreux théoriciens de la musique, de la danse, etc.
B. Selon Kant, la culture (au sens de culture artistique) s'acquiert au contact de l'art car par l'art, l'Homme épanoui (éduque) la sensibilité de son esprit. Le plaisir que suscite l'art met en mouvement l'imagination et la réflexion, deux facultés de l'esprit humain. L'art devient une forme de connaissance.
C. Il conviendrait ici de rappeler une définition de la connaissance.
III. Le rôle de l'art dans la société
A. Ici, par « art », nous entendrons toutes les formes artistiques y compris l'artisanat. L'art au sens de création esthétique demandant un certain savoir-faire. Le savoir-faire de l'artisan se transmet, c'est une forme de connaissance
B. L'art est une représentation du monde, de l'Homme par l'Homme. Les œuvres d'art permettent donc d'apporter aux spectateurs un savoir sur le monde qui les entoure, à percevoir des choses qu'ils ne percevaient pas auparavant.
Choisit-on d'être artiste? Sujet corrigé série S Pondichéry 2016
Compréhension du sujet : Problématisation
Thèmes de l'art/ Liberté
Sommes nous libres de créer? Choisis t'-on d'être artiste?
Le choix nous ramène au libre arbitre = liberté.
Choisit on d'être artiste? Est-ce une aspiration, une vocation? Doit-on être fait pour ça? Etre artiste serait une vocation, ce qui suppose aussi la reconnaissance de l'artiste = tout le monde ne peut donc pas être artiste.
Comment créer?
Faut-il vouloir créer? Ou créer est-ce une inspiration qui nous transcende? Un artiste est-il un génie?
Créer = être artiste n'est pas produire un objet de type artisanal.
Un artiste est-il un génie ou un travailleur acharné?
Un artiste peut-il vouloir être artiste ou cela est-il indépendant de sa volonté?
Plan possible
I - on ne choisit pas d'être artiste
Un génie qui pour déployer son art est peut-être d'abord un travailleur acharné, aiguisant son art pour le rendre plus puissant : l'artiste sait qu'il doit développer ses talents qu'il a déjà en lui.
L'artiste doit-être possédé par sa création. Le génie est toujours dépassé par le fruit de son art. L'inspiration fait de lui un Elu. Le créateur devient l'instrument de sa création
Ainsi Klee affirme que l'artiste a pour seule préoccupation de «rendre visible, non rendre le visible ». Le génie s'affirme donc en imposant ses propres règles et ses créations ne sont pas de fidèles reproductions de la nature, des exercices purement techniques. L'art créé, recréé les choses offertes par la vie et ne se contente pas de les reproduire. La technique et sa maîtrise permet de créer mais l'art recréé les choses
Un élu qui est chargé d'une mission particulière car il est porteur de l'humanité : il transmet un message au sens commun.
II - Je me fais artiste : c'est mon choix
Je détermine mon essence librement, mon choix est d'être un artiste reconnu et je travaille pour être à la hauteur de mes ambitions. Pas de déterminisme pour craindre l'échec ou croire en une réussite non méritée. je suis ma décision, je veux être artiste. Je choisis d'être artiste.
Un artiste doit travailler et en ce sens en tout artiste, il y a un artisan
L'artiste se définit par son habileté. En matière d'art son habileté et sa dextérité lui autorise la belle imitation de la nature. Sa reproduction est fidèle et reflète la réalité avec tout ce que cela suppose. Tout dans les détails est conforme à l'original, les couleurs, la perspective.... Dans ce cas de figure, la technique est maîtrisée. Un artiste se définit donc d'abord comme un artisan. La technique précède l'art car pour faire de l'art, il faut de la technique.
L'artiste n'est pas qu'un artisan et son art n'est pas qu'une technique acquise. Chaque artiste a sa manière de voir, elle est singulière, elle lui est propre et le définit en tant que créateur.
Avoir des dispositions et de la volonté suffisent parfois à faire un artiste si celui-ci a cette aptitude particulière à saisir l'ineffable, l'indicible et à le transcrire pour faire de son "je" un autre lui-même, un autre moi qui me crée en créant. On retrouve la question de la création bien au-delà de son point de départ, travailler ne suffit jamais pour s'élever à la création mais elle suppose une ouverture particulière au monde, un regard offert au monde.
Citations sur le thème de l'art
- Lalande : « L’art ou les arts désignent toute production de la beauté par les œuvres d’un être conscient ».
- Léonard de Vinci : « L’œil reçoit de la beauté peinte le même plaisir que la beauté réelle ».
- Boileau : « Il n’est pas de serpent, ni de monstre odieux qui par l’art imité ne puisse plaire aux yeux ».
- Kant : « L’art n’est pas la représentation d’une belle chose mais la belle représentation d’une chose ».
- Pascal : « Quelle vanité que la peinture qui attire l’admiration par la ressemblance de choses dont on n’admire pas les originaux ».
- Malraux : « De même qu’un musicien aime la musique et non les rossignols, un poète des vers et non les couchers de soleil, un peintre n’est pas d’abord un homme qui aime les figures et les paysages. C’est un homme qui aime les tableaux ».
- Malraux : « l’art est un anti-destin ».
- Cocteau : « L’art est un mensonge qui dit la vérité ».
- Cocteau : « Le mystère nous échappe, feignons d’en être l’auteur ».
- Nietzche : « L’imagination du bon artiste produit constamment du bon, du médiocre et du mauvais. Mais son jugement extrêmement aiguisé choisit, rejette, combine ».
- Paul Valery : « Si les dieux gracieusement nous donnent tel premier vers, c’est à nous de façonner le second ».
- Alain : « La loi suprême de l’invention humaine c’est qu’on n’invente rien qu’en travaillant ».
- Stendhal : « La beauté est promesse de bonheur ».
- Kant : « Le beau est l’objet d’un jugement de goût désintéressé ».
- Kant : « Le beau est ce qui plaît universellement sans concept ».
- Kant : « La beauté est la forme de la finalité d’un objet en tant qu’elle est perçue dans cet objet sans représentation d’une fin ».
- Kant : « Est beau ce qui est reconnu sans concept comme l’objet d’une satisfaction nécessaire ».
- Kant : « Le goût esthétique est un universel nécessaire affectif ».
Freud, Derrida, Hegel, Kant, Marcuse... / Qu'est-ce que la beauté?
Qu'est ce qu'une Vanité ?
Exemples de sujets de dissertation
Art, réalité, vérité.
- L'artiste a-t-il besoin d'un modèle ? - L'art modifie-t-il notre rapport à la réalité ? - L'art nous éloigne-t-il du réel ? - L’œuvre d'art est-elle une imitation de la nature ? - En quoi l'art permet-il d'accéder à la vérité ? - L'artiste fuit-il la réalité ? - Peut-on assimiler l'art à une connaissance ? - L'art est-il le règne de l'apparence ? - Existe-t-il un progrès dans les arts ?
La question du goût et de la réception des œuvres
- L'art s'adresse-t-il à tous ? - Faut-il être connaisseur pour apprécier une œuvre d'art ? - Est-il nécessaire d'être cultivé pour apprécier une œuvre d'art ? - L'art s'adresse-t-il principalement aux sens ? - Qu'admire-t-on dans une œuvre d'art ?
Fonctions de l'art ?
- Peut-on concevoir une société sans art ? - L'homme a-t-il besoin de l'art ? - Une œuvre d'art est-elle utile ? - Une œuvre d'art est-elle un objet sacré ? - A quels besoins l'art peut-il répondre ?
Quand y a-t-il "art" ?
- Peut-on reprocher à une œuvre d'art de "ne rien vouloir dire" ? - Pourquoi ce qui nous déplaît dans la vie nous plaît-il dans une oeuvre d'art ? - L'artiste doit-il chercher à plaire ? - Devient-on artiste en imitant d'autres artistes ? - Est-ce le regard du spectateur qui fait une oeuvre d'art ?
Qu'est-ce qui fait de l'homme un être de culture? Ethnocentrisme et relativité des cultures- Cours, réflexions sur la séquence culture, bac 2024
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Date de dernière mise à jour : 01/08/2023
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- L'artiste doit-il chercher à rendre compte de la réalité ?
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Sujets de réflexions philosophiques : L'art
mis à jour le 20/08/2008

Cette ressource propose quelques sujets de réflexions et de dissertations philosophiques sur le thème de l'art.
mots clés : philosophie , culture , art
L'art :
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L'art et la technique Cours
La distinction entre art et technique, l'étymologie des deux termes.
La différence n'est pas toujours évidente entre l'art et la technique.
Ces deux mots ont d'ailleurs la même étymologie : technê , en grec, qui donnera ars en latin. Les termes de technê et d' ars renvoient tous les deux à un savoir-faire. Ainsi, l'art désignait au départ toute activité de production humaine, par opposition aux productions naturelles.
Ce n'est que par la suite qu'est apparue une distinction entre d'un côté la production technique et de l'autre côté l'art compris comme les beaux-arts . Aujourd'hui, la distinction entre l'art et la technique semble aller de soi : on dira ainsi du garagiste qu'il est technicien tandis que le sculpteur ou le peintre est un artiste. En effet, le type d'activité qu'ils mettent en œuvre n'est pas le même : le technicien cherche à produire ou à réparer un objet, l'artiste cherche à créer. Cette division implique en outre une certaine hiérarchie : savants et artistes peuvent être considérés comme des génies, mettant en œuvre création et invention, ce qui n'est pas le cas pour les techniciens.
Il faudra donc interroger cette supposée supériorité de l'art sur la technique, qui suppose que l'art nécessite à la fois de la technique et quelque chose de plus, de l'ordre du génie.
La technique, une activité proprement humaine
Définition de la technique.
La technique peut être définie comme l'ensemble des moyens permettant d'obtenir efficacement des résultats déterminés .
Ces moyens sont de deux ordres :
- soit matériels : la maîtrise des outils
- soit intellectuels : la connaissance des procédés opératoires
La technique constitue donc une forme de savoir (les instructions, la connaissance des procédés opératoires) et une forme de savoir-faire (la production à proprement parler). En outre, ce savoir-faire rend possible la production d'effets répétables par des moyens efficaces, qui assurent à l'homme de parvenir à ses fins.
Un autre élément déterminant de la technique est le fait qu'elle se transmette et évolue par accumulation. Cette transmission de la technique permet de différencier l'activité technique humaine de l'activité technique animale. Par exemple, même si certaines espèces de singes ont recours à des formes d'outils techniques, notamment en utilisant des pierres pour casser des noix, jamais ces singes ne se servent d'un outil pour en créer un autre. Comme ils ne les ont pas fabriqués non plus, on les appelle plus proprement des instruments.
La création de nouveaux usages pour un même outil, l'évolution par accumulation et transmission des techniques et la fabrication de nouveaux outils à partir d'autres outils constituent les spécificités de la technique comme activité proprement humaine.
La création de l'objet technique
Il est possible de préciser la particularité de l'objet technique par rapport aux objets du monde en relevant la notion de production propre à l'activité technique. L'homme se caractérise comme étant l'animal qui, usant de sa main et de sa raison, est capable de production, c'est-à-dire de créer des objets qui n'existent pas à l'état naturel. C'est pourquoi Aristote dit que la main est le premier outil de l'homme.
La main semble bien être non pas un outil, mais plusieurs. Car elle est pour ainsi dire un outil qui tient lieu de tous les autres. […] Car la main devient griffe, serre, corne, ou lance ou épée ou tout autre arme ou outil. Elle peut être tout cela parce qu'elle est capable de tout saisir et de tout tenir.
Parties des animaux , trad. Frédéric Gain, Paris, éd. Le Livre de Poche, coll. "Classiques de la philosophie" (2011)
IV e siècle av. J.-C.
La main n'est pas un outil comme les autres : c'est en un sens l'outil des outils, car elle est ce qui permet à l'homme de manier d'autres outils. C'est la main qui rend l'usage d'outils possible.
Couplée à l'intelligence proprement humaine, la main est ce qui rend possible la technique. La technique se distingue ainsi de l'action comme activité de production. L'action poursuit un but, la technique réalise un objet. Elle se distingue aussi de la production naturelle car l'objet produit l'est artificiellement.
Ainsi, l'outil peut être vu comme un prolongement du corps de l'homme. Cependant, n'est-il pas aussi un prolongement de la pensée, une concrétisation de la réflexion humaine ?
La technique comme manifestation de l'intelligence humaine
Il est en effet courant de penser que l' Homo sapiens (homme savant) est avant tout un Homo faber , un être capable de fabriquer des outils. C'est l'idée du philosophe Henri Bergson.
En définitive, l'intelligence, envisagée dans ce qui en paraît être la démarche originelle, est la faculté de fabriquer les objets artificiels, en particulier des outils à faire des outils, et d'en varier indéfiniment la fabrication.
Henri Bergson
L'Évolution créatrice , Paris, éd. Félix Alcan
Pour Bergson, la capacité de fabriquer indéfiniment de nouveaux outils ainsi que la capacité de varier l'usage possible de chaque outil déjà créé sont la marque de l'intelligence proprement humaine.
L'ethnologue André Leroi-Gourhan montre aussi que l'utilisation de l'outil distingue l'homme des autres vivants. Selon lui, le premier grand tournant de l'histoire de l'humanité est le passage à la station verticale. En effet, en se dressant debout, l'homme a pu libérer ses mains, lui permettant alors de se saisir d'outils et de travailler. Si l'outil est propre à l'homme, c'est parce qu'il nécessite une anticipation mentale sur son usage. L'outil et la technique semblent donc être les fruits de la réflexion et de l'intelligence proprement humaines.
L'usage de la pierre taillée – incontestablement, un outil – précède de loin l' Homo sapiens . Il caractérise déjà nos ancêtres dits "homininés", l'Australopithèque, puis l' Homo habilis .
L'art, une activité créative
La définition de l'art.
Si l'art s'approprie les applications rendues possibles par les découvertes scientifiques (notamment les lois physiques et mathématiques), il se distingue par sa finalité. La production technique vise de plus en plus la réalisation en plusieurs exemplaires d'un même type d'objet, tandis que l'œuvre d'art tend à devenir une production unique, originale, issue de l'imagination créatrice de l'artiste.
Ainsi, le savoir-faire et l'habileté jouent un rôle différent :
- Dans la technique, le savoir-faire permet la répétition d'un modèle grâce à l'application mécanique de règles de production définies.
- Dans la création artistique, le savoir-faire technique est certes nécessaire, mais il n'est pas suffisant. L'artiste est aussi celui qui met en œuvre son génie, qui possède un don.
La différence de finalité entre production et création
Il est ainsi possible de distinguer l'art de la technique en fonction de la finalité de chacun.
Le produit technique vise une utilisation de l'objet lui-même en vue d'une fin autre. En outre, l'objet technique s'inscrit dans l'espace ordinaire du quotidien : il est destiné à être remplacé dès lors qu'il ne remplit plus adéquatement la fin pour laquelle il a été pensé. À l'inverse, l'œuvre d'art est à elle-même sa propre fin. Destinée à la contemplation, l'œuvre d'art doit durer et s'inscrit dans un espace qui lui est propre (le socle de la statue, le cadre de la peinture, la scène, le musée). Cet espace est distinct de celui du quotidien.
On peut résumer ces deux finalités de la façon suivante :
- Une finalité externe : la finalité des objets techniques est dans leur utilité, leur usage. Les objets techniques sont des moyens en vue d'une fin qui leur est extérieure.
- Une finalité interne : la finalité de l'œuvre d'art n'est autre qu'elle-même. L'œuvre d'art est en elle-même une fin, et non un moyen en vue d'autre chose.
Cette différence de finalité s'illustre dans le rapport au temps de l'œuvre d'art et de l'objet technique. En effet, autant il y a une permanence des œuvres d'art, autant les techniques ont un caractère éphémère : une fois qu'une technique est tombée en désuétude, on ne l'utilise plus que par intérêt historique, folklorique ou encore écologique, pour revaloriser un métier artisanal ou artistique (ex : l'art des dentellières) ou éviter la pollution de l'environnement en utilisant une technique plus "propre" (ex : les carburants à base de végétaux). À l'inverse, l'œuvre d'art a quelque chose d'éternel : ainsi continue-t-on à admirer les peintures rupestres. Hannah Arendt met cette distinction en évidence dans La Crise de la culture .
[À] proprement parler, [les œuvres d'art] ne sont pas fabriquées pour les hommes, mais pour le monde, qui est destiné à survivre à la vie limitée des mortels, au va-et-vient des générations. Non seulement elles ne sont pas consommées comme des biens de consommation, ni usées comme des objets d'usage : mais elles sont délibérément écartées des procès de consommation et d'utilisation, et isolées loin de la sphère des nécessités de la vie humaine.
Hannah Arendt
La Crise de la culture , ( Between Past and Future ), trad. Patrick Lévy, Paris, éd. Gallimard, coll. "Folio" (1972)
Dans cette citation, Hannah Arendt met en évidence le fait que les objets techniques seraient plus éphémères que les œuvres d'art.
Les œuvres d'art, contrairement aux objets techniques, ne s'inscrivent donc pas dans la vie ordinaire : elles n'ont aucune fonction dans la société (ce qui les soustrait à la consommation et à l'usure). Les œuvres d'art existent pour le monde, c'est-à-dire qu'elles sont destinées à survivre aux générations.
L'œuvre d'art et la place de l'artiste
La nature de l'œuvre d'art, la singularité de l'œuvre d'art.
Généralement, on désigne par la notion d'art les "beaux-arts", c'est-à-dire l'ensemble des activités tournées vers la production d'œuvres qui ont pour fonction de susciter une émotion liée à la beauté et à la contemplation.
Pourtant, parler de l'art en général semble problématique : de fait, il existe une pluralité d'arts (la peinture, la sculpture, la danse, le théâtre, la littérature, le cinéma, la musique).
L'emploi du singulier rend peut-être compte de deux choses :
- De l'idée qu'il y aurait une singularité propre à l'expérience de l'œuvre d'art.
- De l'idée qu'il serait possible de mettre en évidence quelque chose de commun à toutes les œuvres d'art.
Il faut donc s'interroger sur ce qui permet de parler d'art au singulier : est-ce le génie propre de l'artiste, la beauté de l'œuvre d'art ou bien le sentiment éprouvé par le spectateur face à une œuvre ?
C'est en s'interrogeant sur le statut de l'art qu'Hegel met en évidence que la spécificité d'une œuvre d'art tient au fait qu' elle rend sensible une idée . En effet, selon lui, l'œuvre d'art doit être comprise comme la traduction d'une idée spirituelle dans la matière. En ce sens, l'art ne peut plus être défini comme une belle imitation de la nature : l'œuvre d'art correspond à l'expression de l'homme, à la marque qu'il laisse de ses idées dans le monde. La beauté de l'œuvre d'art, en tant qu'incarnation sensible d'une idée spirituelle, ne peut être comparée à la beauté naturelle.
En outre, l'art est l'activité par laquelle l'homme, à travers son action de transformation du monde extérieur, prend conscience de lui-même .
L'œuvre d'art à l'ère de la reproductibilité
Pourtant, la forme que l'art contemporain a prise oblige à interroger cette distinction de l'art et de la technique en fonction du critère de l'originalité de l'œuvre artistique.
En effet, l'art contemporain remet en question l'originalité des œuvres d'art, c'est-à-dire leur caractère unique. Les œuvres d'art, comme les autres produits, peuvent être reproduites ou produites en série. C'est ce qu'illustre l'œuvre d'Andy Warhol, et plus généralement le mouvement du pop art, qui utilise la sérigraphie pour reproduire des photographies ou des dessins par dizaines.
Le philosophe Walter Benjamin s'est intéressé à cette question de la reproduction des œuvres d'art dans son texte L'Œuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique (1936). Il y montre en effet comment la reproduction technique ruine l'idée même d'authenticité de l'œuvre d'art, c'est-à-dire son caractère unique.
À l'époque de la reproductibilité technique, ce qui dépérit dans l'œuvre d'art, c'est son aura.
Walter Benjamin
L'Œuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique , ( Das Kunstwerk im Zeitalter seiner technischen Reproduzierbarkeit ), trad. Lionel Duvoy, Paris, éd. Allia (2011)
Pour Benjamin, la possibilité de produire un nombre infini de reproductions de l'œuvre d'art lui fait perdre de son aura : son caractère particulier et unique s'appauvrit.
Pour Benjamin, ce qui a toujours caractérisé l'œuvre d'art est son "authenticité", ou encore son statut d'original. Un original, explique-t-il, est un objet physique unique et situé en un lieu et un temps précis ( hic et nunc ). Or, la reproduction transporte l'œuvre à domicile, et rapproche l'œuvre du spectateur. En s'intégrant à la culture de masse, l'œuvre d'art est désacralisée.
De ce fait, la distinction entre art et technique n'apparaît plus si tranchée, puisque l'art, colonisé par la technique, semble perdre une part de sa dimension sacrée.
La réception de l'œuvre d'art
La question du beau.
Il semble que l'on puisse s'accorder à dire qu'une œuvre d'art est une œuvre qui répond au critère du beau.
Mais peut-on véritablement s'accorder sur les critères du beau ? Les adages populaires tels que "À chacun ses goûts", ou bien "Des goûts et des couleurs, on ne discute point", faisant du beau un jugement relatif et subjectif, illustrent au contraire une difficulté à s'accorder sur la catégorie du beau.
C'est pour répondre à cette difficulté qu'Emmanuel Kant distingue, dans la Critique de la faculté de juger , le beau de l'agréable. L'agréable se rapporte à l'effet que produit un objet sur les sens d'un individu : par exemple, le goût de tel vin des Canaries ou bien le son que produit un instrument sont agréables ou désagréables. Cela touche aux sens d'un individu, ce jugement est restreint à la sphère particulière des goûts de chacun.
Lorsqu'il s'agit de ce qui est agréable, chacun consent à ce que son jugement, qu'il fonde sur un sentiment personnel et en fonction duquel il affirme qu'un objet lui plaît, soit restreint à sa seule personne. […] le principe "à chacun son goût" (s'agissant des sens) est un principe valable pour ce qui est agréable.
Emmanuel Kant
Critique de la faculté de juger , ( Kritik der Urteilskraft ), trad. Alain Renault, Paris, Flammarion, Garnier Flammarion / Philosophie (2000)
En revanche, il n'en va pas de même du jugement esthétique, c'est-à-dire du jugement qui affirme la beauté d'une chose. En effet, Kant souligne que dans le jugement esthétique qui s'exprime par l'exclamation "c'est beau !", le sujet n'exprime pas qu'un avis personnel, mais se prononce sur une qualité qu'il attribue à la chose même.
Lorsqu'il dit qu'une chose est belle, il attribue aux autres la même satisfaction ; il ne juge pas seulement pour lui, mais pour autrui et parle alors de la beauté comme si elle était une qualité de la chose.
Kant souligne ici que l'homme affirmant qu'une œuvre est belle attend de tout homme qu'il reconnaisse comme belle la chose désignée.
C'est la particularité du jugement esthétique : bien que ne répondant à aucun concept, le beau est ce qui plaît universellement . C'est pourquoi Kant postule qu'il existe un accord entre les individus sur le beau.
L'éducation de l'œil du spectateur
Mais peut-on légitimement exiger de tout homme qu'il énonce les mêmes jugements que nous concernant la beauté des choses ?
À cette idée d'une universalité du beau, il est possible d'opposer l'idée que le jugement esthétique est bien davantage le produit d'un apprentissage. En ce sens, il est largement déterminé par la culture à laquelle un individu appartient.
Cette construction du jugement sur le beau est notamment mise en évidence par Pierre Bourdieu qui, dans La Distinction . Critique sociale du jugement , montre comment l'idée même d'une catégorie du beau existant universellement est en fait le résultat de l'histoire d'une civilisation particulière. Ainsi, apprendre à apprécier une œuvre d'art pour elle-même, pour ses qualités formelles, suppose déjà l'apprentissage d'une certaine conception de l'art, ainsi qu'une éducation du regard qu'il faut porter sur l'œuvre pour la juger adéquatement.
L'œil est un produit de l'histoire reproduit par l'éducation.
Pierre Bourdieu
La Distinction. Critique sociale du jugement , Paris, Les Éditions de Minuit, coll. "Le sens commun"
Ainsi, ce que l'on nomme le bon goût, c'est-à-dire précisément cette capacité à apprécier les œuvres d'art selon un ensemble de critères définis et transmis par l'éducation, est en fait l'expression de l'appartenance à une classe sociale déterminée. Discriminer entre le bon et le mauvais goût permet à la classe dominante d'affirmer sa domination. Bourdieu affirme que "le goût classe, et classe celui qui classe".
Le statut de l'artiste
La différence entre artiste et artisan.
Il est possible de différencier l'œuvre d'art d'une production technique par le fait que l'activité de l'artiste, contrairement à celle de l'artisan, ne se soumettrait à aucune règle préalablement définie.
Alain, dans Système des beaux-arts, montre ainsi qu'il n'y a pas de commune mesure entre la façon de procéder de l'artisan , maître des règles qui le rendent compétent dans son métier, et la manière de créer de l'artiste. En effet, les artistes sont aussi des artisans dans la mesure où ils ont à apprendre les opérations nécessaires à la production d'œuvres techniquement maîtrisées.
La spécificité de la création artistique tient au débordement des règles par l'artiste. C'est par ce dépassement des règles que l'œuvre d'art prend forme au fur et à mesure, sous la main de l'artiste. Aucune règle ne préside, à l'avance, à l'apparition du beau.
Il reste à dire en quoi l'artiste diffère de l'artisan. Toutes les fois que l'idée précède et règle l'exécution, c'est industrie. […] Pensons maintenant au travail du peintre de portrait ; il est clair qu'il ne peut avoir le projet de toutes les couleurs qu'il emploiera à l'œuvre qu'il commence ; l'idée lui vient à mesure qu'il fait ; il serait même rigoureux de dire que l'idée lui vient ensuite, comme au spectateur, et qu'il est spectateur aussi de son œuvre en train de naître. Et c'est là le propre de l'artiste.
Système des Beaux-Arts , Paris, éd. Gallimard, coll. "Tel" (1983)
Alain montre ici que l'artiste ne possède pas une idée déterminée de l'œuvre qu'il réalise. C'est en réalisant son œuvre que la règle qui la détermine est rendue manifeste.
C'est donc bien cette absence préalable d'idée et de règle qui présiderait à la réalisation d'une œuvre artistique. C'est pourquoi l'œuvre d'art est toujours singulière, là où, à l'inverse, l'œuvre technique, suivant un procédé de réalisation prédéfini, peut être reproduite à l'infini.
L'artiste n'est donc pas seulement un artisan car il ne fabrique pas seulement, il crée.
Le mythe de l'artiste génial
Peut-être ne faut-il pas chercher la spécificité de l'art dans l'œuvre produite, en tant qu'elle se distingue des objets techniques, mais plutôt du côté de ce qui fait un artiste.
C'est ainsi que Kant, cherchant à comprendre l'origine de l'art, va être amené à souligner le talent particulier de l'artiste .
En effet, dans la Critique de la faculté de juger , il souligne que tout art, c'est-à-dire toute production d'objet, suppose des règles. Pourtant, les beaux-arts, s'ils utilisent des procédés techniques (par exemple la perspective), ne fournissent pas eux-mêmes les règles qui produisent la beauté de leurs œuvres. Kant en conclut donc que les règles des beaux-arts sont à chercher ailleurs : dans la nature. Plus précisément, selon lui, c'est la nature qui donne ses règles à l'art, par le biais du talent particulier des génies.
Le génie est donc celui qui, grâce à son talent, donne ses règles à l'art. Kant énonce trois caractéristiques du génie :
- L'originalité : le génie "consiste à produire ce dont on ne saurait donner aucune règle déterminée". Quand on peut donner une telle règle, l'œuvre qui s'y conforme ne relève pas des beaux-arts mais de la technique. Le génie n'est donc pas une qualité acquise, mais un talent inné.
- L'exemplarité : il ne suffit pas au génie d'être original, car "l'absurde aussi peut être original". Les œuvres d'art produites par le génie doivent être des modèles : l'œuvre géniale doit servir d'exemple du bon goût.
- L'inexplicable : le talent du génie est inné , ce qui signifie que le génie lui-même ne peut expliquer comment il parvient à réaliser ses œuvres.
Puisque le génie est un don naturel, il constitue pour Kant l'intermédiaire par lequel la nature donne ses règles à l'art. C'est en effet à partir de la perfection de son œuvre qu'il est possible de dégager de nouvelles règles de l'art.
Le travail réel de l'artiste
Si l'on peut soutenir que l'artiste possède un talent particulier, faut-il pour autant affirmer qu'il ne possède aucune maîtrise technique de sa création ?
L'art n'est-il vraiment qu'une affaire de génie ou de don naturel ? Ne suppose-t-il pas au contraire énormément de travail ?
Nietzsche affirme ainsi, au paragraphe 162 de Humain, trop humain , que la théorie du génie comme doué d'un talent naturel inné et inexplicable relève en réalité d'une mystification. En effet, Nietzsche conteste la singularité de l'activité artistique présupposée dans la définition traditionnelle des beaux-arts comme arts du génie. Cette théorie serait une illusion entretenue par les artistes eux-mêmes dans le but de se démarquer des artisans. En vérité, affirme Nietzsche, derrière l'acte de création se trouve un travail acharné et tout aussi méthodique que celui qui est développé dans l'artisanat. Ainsi, aucune œuvre, aucune création humaine, qu'elle soit scientifique, technique, militaire ou artistique, ne serait le produit d'un miracle.
En réalité, la différence entre l'artiste et l'artisan ne tient pas au processus de travail mis en œuvre par l'un et par l'autre, mais au rapport que nous entretenons avec son résultat : nous attendons de la technique des objets utiles, et de l'art de la beauté. On parlera alors de génie en face des œuvres qui suscitent du plaisir en nous.
Les beaux-arts s'offrent bien comme une expérience esthétique : ils plaisent par leur réussite formelle, qui rend sensible un contenu spirituel. Or, remarque Nietzsche, le plaisir esthétique ne veut pas être gâché par le poison de l'envie, c'est-à-dire la haine à l'endroit de celui qui possède ce dont on s'estime injustement privé : le talent. En attribuant au génie cette capacité de créer des œuvres belles de façon innée, on empêche ce sentiment : le sujet n'éprouve plus alors que de l'admiration pour le créateur de l'œuvre.
En fin de compte, c'est bien parce que l'œuvre n'est admirée que comme produit fini que l'on peut penser qu'elle est celle d'un génie. Dans la réussite finale, l'œuvre prend l'apparence d'une facilité naturelle, miraculeuse, qui masque le long travail d'élaboration dont elle n'est que l'accomplissement. La perfection sous laquelle se présente l'œuvre d'art fait donc oublier qu'elle est le résultat d'une patiente et difficile gestation.

Technique et art : la rupture contemporaine
La modernité et la foi en la technique, la foi dans le progrès.
Avec l'avènement du capitalisme industriel au XIXe siècle, l'image des sociétés humaines a changé inexorablement : les villes se sont agrandies, les campagnes se sont dépeuplées petit à petit, les conditions de vie sont devenues bien meilleures, la vie plus simple, la technique omniprésente.
Ces nombreux changements ont alors conduit la majorité de l'humanité à avoir une forme de foi dans le progrès technique et les miracles qu'il pourrait accomplir. Aussi, le positivisme d'Auguste Comte et de Saint-Simon, qui pensent que la société et les phénomènes humains doivent être les prochains objets de la science afin de rendre la société meilleure, s'est propagé dans la culture populaire.
Depuis, il ne semble pas que cette foi dans le progrès se soit perdue. Bien au contraire, elle apparaît plus forte que jamais avec l'émergence par exemple de projets de géo-ingénierie pour réparer, paradoxalement, les dégâts causés par la technique sur le climat terrestre.
Un projet narcissique
La question qui se pose alors est la suivante : pourquoi l'homme continuerait-il à croire dans un progrès qui l'a conduit dans la situation écologique que l'on connaît aujourd'hui ?
Pour Rousseau, on doit douter de la bonne volonté de l'homme et tenter de comprendre ce qui peut le pousser à croire dans ce progrès technique. Or, si on le fait, on s'aperçoit que l'homme est en réalité mu par son ego, son "amour-propre".
[…] des abîmes comblés, des montagnes rasées, des rochers brisés, des fleuves rendus navigables, des terres défrichées, des lacs creusés, des marais desséchés, des bâtiments énormes élevés sur la terre, la mer couverte de Vaisseaux et de Matelots ; […] on ne peut qu'être frappé de l'étonnante disproportion qui règne entre ces choses, et déplorer l'aveuglement de l'homme qui, pour nourrir son fol orgueil et je ne sais quelle vaine admiration de lui-même, le fait courir avec ardeur après toutes les misères dont il est susceptible.
Jean-Jacques Rousseau
Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes , Paris, éd. GF Flammarion (2016)
L'homme se rend malheureux en tentant de façonner le monde à sa gloire, il ne fait que travestir la nature dont Rousseau pense qu'elle est le meilleur en l'homme. En ce sens, le progrès technique qu'accomplit l'homme lui nuit car il n'est que le fruit de l'orgueil que l'homme développe en société.
Dans cette mesure, le progrès technique est une tentative désespérée de l'homme pour se rendre aussi grand qu'un dieu : il voudrait refaçonner le monde, voire lui-même, mais ce faisant il agit égoïstement et détruit tout ce qui est bon en lui.
Les dangers du règne technique
Aujourd'hui, la foi dans le progrès technique a conduit l'humanité dans une nouvelle ère sociétale selon Ulrich Beck : la société du risque.
Selon lui, le constat qui émerge de la fin du XXe siècle et qui deviendra le paradigme du XXIe, tient dans le fait que la société d'aujourd'hui doit être capable, pour survivre, de gérer les risques perpétuels qui émergent de la technique. Ainsi, nous passons d'une société qui répartissait les richesses à une société qui répartit et régule les risques engendrés par la technicisation de notre milieu de vie.
Les dangers humains
Jacques Ellul qualifie cette technicisation du milieu de vie humain par le terme de règne technique.
Selon lui, la technique en tant que moteur de notre société se révèle dangereuse car elle ne distingue pas l'homme d'un objet. Dans le règne technique, tout n'est que calcul et statistique au service du dogme de l'efficacité : il faut pouvoir tout catégoriser selon des critères techniques afin de pouvoir créer des connaissances et des technologies toujours plus efficaces.
En ce sens, la technique, en tant que moyen pour l'homme de prendre des décisions, finit par l'aliéner en lui dictant ce qu'il doit faire et comment. Ce dernier n'a alors plus qu'à laisser sa conscience et son intellect de côté pour devenir, à son tour, l'outil au service de l'efficacité technique.
C'est le critère technique d'efficacité qui a engendré les chaînes industrielles et les nombreux cas d'aliénation qui y ont été rattachés.
L'homme participe bien à l'économie, mais la technique l'y fait participer comme une chose.
Jacques Ellul
La Technique ou l'Enjeu du siècle , Paris, éd. Armand Colin
Selon Ellul, la technique a pris, à partir du XIXe siècle, une forme qui réduit l'homme à des statistiques pour pouvoir définir son utilité. Dans cette mesure, l'homme ne participe à l'économie que comme une chose selon les critères techniques.
Les dangers politiques
Une autre idée émerge, celle selon laquelle il faudrait gouverner la société selon les critères de la technique : c'est la technocratie.
Technocratie
La technocratie peut avoir trois grands sens :
- Comme phénomène socio-historique , c'est une notion souvent utilisée de manière démagogique afin de définir une forme de domination politique incarnée par la classe sociale des experts.
- Comme phénomène politico-administratif , la technocratie représente le passage d'une société où le chef d'État est seul décisionnaire à une société où le pouvoir décisionnel réside largement dans les mains d'experts et de techniciens.
- En tant que courant de pensée , les technocrates sont des individus qui pensent qu'il est nécessaire que le pouvoir décisionnel soit dirigé par des connaissances objectives.
L'idée des technocrates est simple et semble implacable : la meilleure décision est toujours la décision prise en connaissance de cause. Néanmoins, ce faisant, les technocrates ont besoin d'une société qu'ils connaissent pleinement, c'est-à-dire d'une société parfaitement organisée où la sphère privée serait pratiquement inexistante. Aussi, ce faisant, ils aliènent l'homme.
Finalement, la société parfaite selon leur raisonnement serait une société où il n'y aurait plus aucune décision à prendre parce que tout choix serait conditionné par de savants calculs. L'œuvre qui se rapproche le plus de cette vision de la société serait probablement 1984 de George Orwell, soit une société soigneusement organisée et donc prévisible.
Nous n'avons plus rien à perdre et plus rien à gagner, nos plus profondes impulsions, nos plus secrets battements de cœur, nos plus intimes passions sont connues, publiées, analysées, utilisées. L'on y répond, l'on met à ma disposition exactement ce que j'attendais, et le suprême luxe de cette civilisation de la nécessité est de m'accorder le superflu d'une révolte stérile et d'un sourire consentant.
Ici, Ellul dessine avec une netteté étonnante des problèmes qui sont de plus en plus connus, notamment avec les nombreuses affaires juridiques de vente d'informations privées sur Internet. Il y a, dans la vision technocrate de la politique, un véritable danger pour l'être humain.
L'art contemporain : quand le message outrepasse la technique
Si l'art et la technique ne poursuivent pas les mêmes objectifs, les deux ont tout de même un passé commun. En effet, la notion de technique, en art, possède une place essentielle : ce qui est admiré dans les artistes d'autrefois, c'est notamment leur technique esthétique.
À une époque, les artistes s'efforçaient même d'appliquer une technique universelle à leurs œuvres afin de les rendre esthétiques : le nombre d'or, conférant les meilleures proportions possibles aux œuvres. À cette époque, le message artistique est encore camouflé par le concept du beau et la norme technique qui l'entoure.

La Naissance de Vénus de Botticelli et le nombre d'or
© Wikimedia Commons
Par opposition, l'art contemporain n'a que faire des notions d'esthétisme et de technique, il est largement centré sur les concepts que l'artiste veut mettre en valeur. Ainsi, l'art contemporain représente le refus des codes techniques archaïques et des représentations mythologiques. Il est un art nouveau, critique, et rebelle envers la technique et son règne. Il est un art qui met le message artistique au centre de la réflexion artistique, outrepassant les règles de la technique en esthétique.

Marcel Duchamp fait contempler sa Fontaine qui n'est en réalité qu'un urinoir renversé.
Dans ce contexte, l'art contemporain se pose comme preuve de la capacité critique de l'homme à l'époque du règne technique : c'est un art qui redéfinit les critères artistiques en dehors des critères techniques.

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Exemple de sujet : L’homme doit-il travailler pour être humain ?
La question ici posée porte sur le problème de la signification du travail. Ce problème peut être précisé par le rapport particulier qu’entretient l’homme avec la nécessité de travailler. En effet, il semble que le travail n’est pas seulement une nécessité vitale mais permet également à l’homme de développer sa raison. Il s’agit donc de se demander en quel sens le travail est ce qui cultive l’homme, fait de lui ce qu’il a de spécifique parmi les autres animaux. L’enjeu est ainsi de comprendre en quoi le travail entretient un rapport étroit avec la capacité de raisonner et de construire les conditions de l’existence humaine. Le paradoxe de ce sujet consiste donc à remarquer que le travail s’offre à la fois à comprendre comme une contrainte quasi animale, puisque l’homme doit travailler pour produire les conditions de sa survie, et comme un moyen de faire de l’existence quelque chose de proprement humain, c’est-à-dire de transformer le milieu de vie en milieu humain tout en se transformant pour s’adapter à son milieu.... [voir le corrigé complet]
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Premier lieu commun : L'artiste doit imiter la nature.
Inviter à réfléchir sur l'art est une chose difficile. Plus que pour tout autre thème, des préjugés viennent faire obstacle à la réflexion : sur ce sujet beaucoup de personnes ont un avis très arrêté, très catégorique. Il suffit de contredire leurs certitudes pour les voir aller jusqu'à se mettre en colère, sûres de leur droit, en vertu du fameux adage "des goûts et des couleurs on ne discute pas !" Le cours qui suit part justement de quelques préjugés, et autres lieux communs, que l'on entend si souvent dans la bouche de ceux qui parlent hâtivement de l'art. Il vise à montrer ce que certaines idées ont de problématique, voire de carrément faux. En tous cas, à redonner de la place au questionnement contre les idées bien arrêtées et les "certitudes ignorantes" !
Premier lieu commun : L'artiste doit imiter la nature.
Nombreux sont ceux d'abord, qui pensent que ce qui fait la valeur d'une œuvre d'art (une peinture, une sculpture par exemple) c'est son dégré de ressemblance avec la nature ou la réalité. C'est pour cette raison que l'on admirerait les sculptures grecques de l'Antiquité ou des tableaux de la Renaissance par exemple. Ceux qui soutiennent cette opinion ne se rendent peutêtre pas compte que ce faisant ils disqualifient de nombreuses périodes de l'histoire de l'art. Laissons pour l'instant de côté la période moderne et contemporaine : notre interlocuteur ne serait sans doute pas ébranlé par notre argumentation concernant des productions auxquelles de toutes façons il refuse d'accorder le statut d' "œuvres d'art". Mais qu'en serait-il de l'art égyptien par exemple ? Faudrait-il lui refuser la dignité que nous accordons aux œuvres grecques de l'époque classique ? Même dans l'art grec, faut-il penser que les sculptures précédant le Vème siècle avant J.-C. sont moins "parfaites" ou moins "belles" ? (Planche 1) On voit déjà sur cet exemple que le critère de la ressemblance n'a qu'une valeur relative : on peut attendre d'une œuvre d'art qu'elle imite le mieux possible la nature; à certaines époques, les artistes eux-mêmes avaient cet objectif; mais ce n'est pas une nécessité absolue. L'art égyptien, pour revenir à lui, était loin de ce souci. Il ne s'agissait pas pour un sculpteur ou pour un peintre d'être au plus près de ce que nous voyons (pour cet art qui cherche à créer l'illusion de la réalité, on parle d'art "illusionniste"), mais d'être fidèle plutôt à ce que l'on sait de la chose que l'on veut représenter, ce qui la caractérise le plus. Voici ce que dit l'historien d'art Ernst Gombrich dans son Histoire de l'art (paru en 1950) au sujet de l'art égyptien : " Les peintres égyptiens avaient une manière très différente de la nôtre de représenter la réalité, conséquence sans doute des buts assignés à leur peinture. (...) Le devoir de l'artiste était de conserver chaque chose aussi clairement et aussi durablement que possible. Il ne s'agissait pas de croquer la nature telle qu'elle peut apparaître sous un angle fortuit. Ils dessinaient de mémoire, suivant des règles strictes dont l'application assurait que tout ce qui devait figurer dans la peinture y serait parfaitement discernable." Ainsi, une peinture représentant un jardin avec un bassin, présente le bassin vu de dessus et les arbres vus de face, pour que tous les éléments de l'image soient clairement identifiables. Il ne s'agit pas d'une maladresse, ou d'une incompétence technique : cela dépend des "buts assignés" à l'art comme dit Gombrich. L'habileté, la maîtrise ou non de certains procédés techniques, peuvent expliquer, dans une certaine mesure, qu'une époque représente la nature de manière plus symbolique ou plus schématique qu'une autre. Mais il ne faut pas penser qu'il s'agit là de la seule explication, ni même qu'il s'agit de la plus pertinente. Comme l'ont montré les travaux de certains historiens d'art (Worringer, Panofsky), il faut relier l'art de chaque culture et de chaque époque à l'esprit de cette époque : les formes artistiques manifestent une certaine vision du monde, elles n'en sont jamais le simple reflet. Nous pouvons même aller jusqu'à dire qu'il n'y a pas de manière naturelle ou juste, correcte ou objective de représenter la réalité. Toute représentation est une certaine interprétation de celle-ci. On peut remarquer également que les œuvres qui passent pour les plus "réalistes" (repensons à tel personnage peint ou sculpté par Michel-Ange) idéalisent aussi fortement la réalité : l'artiste représente dans ces cas davantage son idéal de beauté ou celui de son époque, qu'il ne peint ce qu'il voit. Il faut donc être prudent dans l'usage du mot "réaliste"...
Deux références très classiques à propos des rapports Art/Imitation :
1) Platon (427-348 av. J.-C.)
Platon est contemporain des œuvres de la période classique dont nous avons parlé plus haut. Contrairement au sens commun actuel, qui admire les œuvres grecques pour leur réalisme, Platon juge sévèrement l'art de son époque, justement parce qu'il est imitatif ou illusionniste. Pour lui l'artiste est un menteur et il est dangereux. Menteur, parce qu'il fait passer pour réel ou pour vrai ce qui ne l'est pas. Il nous donne l'illusion d'être par exemple face à un paysage, à un groupes d'hommes, à une coupe de fruits. En fait, nous nous trouvons seulement face à une image de ces objets, nous n'en voyons que la représentation qu'en a donné l'artiste (voir comment un artiste moderne, Magritte (1898-1967), a joué avec cette idée dans un tableau célèbre intitulé La trahison des images). L’œuvre n'est donc qu'une copie de la réalité, celle-ci n'est imitée que dans son apparence. Ce qui pourrait sembler être un pouvoir de l'art, sa capacité à tout représenter, en est en fait la faiblesse essentielle. Le peintre ou le dramaturge peuvent tout imiter : une bataille (sans être stratège ou soldat), une architecture (sans être architecte), telle ou telle vertu (sans être vertueux), mais ils n'en ont pas la connaissance et ils ne nous en donnent aucune. Contrairement au philosophe, selon Platon, ils ne soucient pas de la vérité, de l'essence de ces objets ou de ces réalités. L'artiste ne fait que promener un miroir sur le monde, il nous présente un simple reflet des choses. Platon oppose l'apparence (sensible) à l'être (intelligible). La réalité ne se saisit pas par nos sens, elle n'est pas dans le sensible pour Platon, mais dans le monde intelligible. Seules les Idées sont réelles. Pour accéder à elles, c'est notre esprit ou notre raison qui est le bon médiateur et non pas nos sens, notre perception (cf. Allégorie de la caverne également et le cours sur la vérité). L'artiste nous trompe donc. Mais il est aussi dangereux, car il mélange le vrai et le faux. Il est un mauvais éducateur qui nous fait nous engluer dans le monde des apparences, quand le vrai éducateur tourne notre regard vers les réalités intelligibles. Platon va jusqu'à penser qu'il faut bannir le poète de la Cité idéale qu'il imagine dans La République...
2) Hegel (1770-1831)
La perspective de Hegel sur les rapports art/imitation est t o u t à f a i t d i f f é r e n t e d e c e l l e d e P l a t o n . Fondamentalement, ce qui les oppose sur ce point, c'est leur conception du statut de l'apparence. Nous avons vu sa disqualification chez Platon. Chez Hegel au contraire, l'apparence manifeste l'être, ou l'être se manifeste dans l'apparence. La vocation de l'être, pourrait-on dire, est de se manisfester, de s'objectiver (se faire objet), de se réaliser effectivement. Ainsi en est-il de la vérité. Elle n'est pas au-delà des apparences mais elle apparaît en elles. D'autre part, une œuvre d'art, si elle se présente comme un objet sensible, est-elle aussi (et ce point est tout à fait essentiel dans l'esthétique de Hegel) une œuvre de l'esprit. Elle est essentiellement un objet symbolique, un mixte de sensible et de spirituel. L'artiste manifeste à travers un support sensible (des pigments de couleurs, une toile etc. pour le peintre; du marbre, du bronze etc pour le sculpteur; des sons, un rythme pour le musicien...) des contenus spirituels, des idées ou des sentiments. L’œuvre d'art n'est donc pas une "simple apparence", elle n'est pas la pâle copie d'une réalité matérielle. Contrairement à ce que nous avons vu chez Platon, l’œuvre n'est pas un simulacre, elle n'a pas moins de réalité que la chose ou encore davantage que de l'Idée de cette chose : parce qu'elle réalise l'idée, lui "donne une forme objective" et parce qu'elle est fille de l'esprit (d'un homme, de son créateur), elle est plus riche que la réalité qu'elle prend pour modèle. Cela explique pourquoi ce qui ne retient pas notre intérêt dans la vie courante (une coupe de fruit, le visage d'une vieille femme...) nous intéresse quand il est présent dans une image artistique. Cette coupe de fruit peut être par exemple une vanité qui nous invite à réfléchir au temps fini comme cadre de l'existence humaine; ce visage d'une vieille femme folle anonyme (Planche 2) disparue depuis longtemps et dont on pourrait penser qu'il ne nous concerne en rien, nous interroge lui aussi sur la vieillesse, sur la folie et la raison par exemple... L’œuvre a donc une dimension universelle que n'a pas la situation ou la réalité concrète qu'elle représente; elle transcende aussi d'un point de vue temporel la contingence et le caractère éphémère des choses. Hegel affirme donc que l'art n'a pas pour finalité essentielle de copier ou d'imiter la nature ou le réel. Ce qui doit nous faire admirer une œuvre d'art c'est donc qu'elle est une œuvre de l'esprit et non une copie de la nature. Les chefs-d’œuvres d'imitation sont sans doute des chefs-d’œuvres de techniques, ils montrent la maîtrise technique, l'habileté de leur producteur; ils ne sont pas pour autant nécessairement des chefsd’œuvres d'un point de vue artistique; ils peuvent être tout à fait insignifiants. Ces dernières remarques nous renvoient à deux autres préjugés concernant la création artistique : 1) Une œuvre d'art doit "ressembler à quelque chose" ou "représenter quelque chose", elle doit être figurative (et non pas abstraite). 2) Une œuvre d'art est un objet qui réclame pour être produit de grandes capacités techniques
Deuxième lieu commun : Une œuvre d'art doit représenter quelque chose, être figurative !
Deuxième lieu commun : Une œuvre d'art doit représenter quelque chose, être figurative !
Cette idée est exprimée (peut-être pas aussi clairement...) par ceux qui ont un jour visité une exposition ou un musée d'art moderne et qui n'en sont pas trop familiers et/ou pas trop "fans". Ils se plaignent par là d'avoir à faire à une image dont ils n'identifient pas le sujet, soit parce que la représentation qui en est donnée par l'artiste n'est pas traditionnelle, qu'il y a une distorsion entre l'image attendue et l'image proposée (c'est ce qu'ont ressenti les premiers spectateurs des toiles impressionnistes); soit parce que l'image en question n'a plus du tout de référent dans le réel, qu'elle n'est plus figurative mais abstraite. Dans le premier cas, on voit à quel point agit le poids des habitudes : aujourd'hui la peinture impressionniste n'étonne plus grand monde. Peu de gens se diraient choqués par des toiles de Monet au prétexte qu'elles seraient "floues" ou "mal dessinées". N'est-ce pas simplement parce que nous sommes habitués à les voir ? Des reproductions de ces œuvres se trouvent partout : sur des couvertures de livres, dans des manuels scolaires, en cartes postales, T-shirts etc... Notre oeil a été éduqué (sans que nous ne nous en rendions compte, sans que nous fassions d'efforts vers elles) à les voir... Et nous arrivons donc non seulement sans problèmes à les accepter comme des œuvres d'art, mais nous les trouvons en plus "belles". Picasso, Les demoiselles d'Avignon Le problème s'est posé également à l'époque de leur création pour les œuvres des fauves (Derain, Vlaminck par exemple), des cubistes (Braque ou Picasso pour citer les plus connus) ou des expressionnistes (Munch, Ensor, Kirchner etc...) : dans ces courants apparus à la fin du XIXème ou au début du XXème siècle, la rupture avec la représentation du réel n'est pas encore consommée, mais l'artiste fait subir au réel des transformations qui peuvent dérouter le spectateur novice. Les formes ne sont pas conformes à une représentation "objective", photographique de l'objet; l'artiste choisit ses couleurs en fonction de ses intentions expressives; en un mot, l'image artistique gagne en autonomie vis-à-vis du réel. La toile ne prétend plus être "une fenêtre ouverte" sur le monde. (Vlaminck, Le jardinier) Elle n'est plus un medium transparent pourraiton dire, qui veut se faire oublier. Le spectateur ne peut plus ignorer qu'il est face à une peinture. L'artiste, de plus en plus au XXème siècle, va le forcer à être attentif à l'objet qui est face à lui, dans sa matérialité. Cela commence avec les coups de pinceau visibles des impressionnistes (surtout Van Gogh); cela se poursuit avec les papiers ou les objets collés à même la toile des cubistes ou des artistes Dada ou surréalistes, dans les années 1910-1920; jusqu'au travail spécifique du mouvement Supports/Surfaces dans les années soixante qui déconstruit la peinture en mettant en avant ses constituants : le châssis, la toile etc... Inscrit dans ce mouvement on comprend pourquoi nécessairement l'évolution de la peinture moderne a mené à l'abstraction. Les artistes qui ont les premiers "sauté le pas" (kupka, Kandinsky, Mondrian, Malevitch) ont radicalisé les idées que nous avons évoquées : le tableau ne renvoie plus à autre chose qu'à lui-même. Les formes et les couleurs sont présentes pour elles-mêmes. La ressemblance comme critère de l’oeuvre d'art a vécu
Troisième lieu commun : Produire une œuvre d'art réclame un savoir-faire technique.
Troisième lieu commun : Produire une œuvre d'art réclame un savoir-faire technique.
En plus des qualités esthétiques ou expressives de certaines œuvres nous sommes généralement sensibles à leur qualité technique, à la maîtrise dont a su faire preuve leur créateur. Ainsi, peut-on admirer la manière dont un sculpteur arrive à rendre dans la pierre l'anatomie humaine : non seulement ses proportions, mais les muscles, les veines, le mouvement etc.; Ainsi également, peut-on être frappé par la manière dont un peintre arrive à nous faire croire que nous sommes face à une armure au métal brillant, grâce à un jeu savant avec la lumière. Rembrandt, Vieil homme en costume militaire, 1630 Sans doute est-ce parce que nous avons conscience de tout le travail qui a été nécessaire à l'artiste pour arriver à une telle maîtrise de son art que nous apprécions en partie son oeuvre. Nous nous disons, consciemment ou non, que rares sont ceux qui peuvent atteindre une telle compétence, une telle habileté. Ce jugement est tout à fait légitime. Même si ce n'est pas seulement parce qu'il est un bon technicien que nous pouvons aimer des sculptures de Rodin ou de Michel-Ange, il serait absurde de penser que cette cause ne fait pas partie du plaisir que nous éprouvons devant leurs œuvres. Le problème est que cette idée peut constituer un obstacle pour accéder à d'autres œuvres, spécialement certaines œuvres modernes. Le jugement tombe alors comme un couperet, définitif : "J'aurais pu le faire !" ou, pourquoi pas, "Un enfant pourrait le faire !". Prenons l'exemple de Picasso qui étonne ou irrite encore aujourd'hui pas mal de gens qui ne connaissent ou n'apprécient pas l'art moderne. Certains de ses dessins peuvent paraître "simples" ou évoquer les dessins des enfants (je dis bien "évoquer", car je n'ai personnellement jamais vu d'enfants dessiner comme ça !...); les visages qu'il peint (beaucoup de personnes en rient assez) ne sont pas "corrects" du strict point de vue imitatif, mais êtes-vous assez naïfs pour croire qu'il ne sait pas dessiner ? Qu'il les a peints ainsi parce qu'il ne savait pas faire autrement ? Ne peut-on pas faire crédit aux grands artistes de savoir ce qu'il font et pourquoi ils le font ? En d'autres termes on peut supposer (pour le moins...) qu'il existe des raisons au fait que le dessin n'est pas "correct". Considérons par exemple ce coq : comme nous le fait remarquer Gombrich dans l'introduction de son Histoire de l'art, cette image ne nous donne pas une représentation réaliste ou objective d'un coq. Nous sommes plus près d'une caricature ou d'un personnage de dessin animé. Comme dans une caricature, Picasso a accentué, exagéré, certains traits du coq pour en donner une image expressive, celle d'un animal piteux, mais prétentieux. De manière beaucoup plus nette encore, évidemment, certains artistes ont abandonné toute volonté de virtuosité technique, mais dans le même but que Picasso : exprimer une idée ou un sentiment de manière efficace, ou en tous cas de la manière qui leur paraissait intéressante, sans s'embarrasser de la question de la technicité. Voyez par exemple ce Portrait d'une danseuse de Miro constituée d'une épingle à chapeau, d'un bouchon en liège et d'une plume fixés sur un panneau de bois peint. N'arrive-t-il pas à nous faire voir une danseuse, avec une grande économie de moyens, en mettant en œuvre très peu d'habileté technique ? Effectivement, "n'importe qui" aurait pu le faire avant lui, "n'importe qui" pourrait le re-faire. Mais ce qui compte, ce qui fait la valeur de son geste artistique au moment où il l'accomplit, c'est qu'il a eu l'idée de ce dispositif. La répétition de celui-ci aujourd'hui en revanche n'aurait plus d'intérêt, sauf si un artiste contemporain voulait citer cette œuvre aujourd'hui dans un autre contexte, dans un autre dispositif pour signifier autre chose que Miro à son époque. Au moment où Miro réalise cette œuvre, il est dans une période de son travail où il critique les moyens traditionnels de la peinture, où il expérimente des collages, des "tableaux-objets" constitués de matériaux de récupération. Il s'inscrit dans une tendance forte de l'art de l'époque dans laquelle beaucoup d'artistes (cubistes, dadaïstes, surréalistes notamment) s'interroge sur les frontières de la peinture, voire sur celles de l'art. Une œuvre comme celle-ci donc, qui participait à ouvrir, à transgresser les limites, les règles héritées, n'aurait évidemment plus la même portée si elle était singée aujourd'hui car tout ce contexte qui lui donnait sens n'est plus. A strictement parler, on ne peut pas refaire la même œuvre aujourd'hui, même si matériellement on reprenait exactement les mêmes éléments que ceux utilisés par Miro.
Quatrième lieu commun : L'art c'est forcément beau Cette idée rejoint une définition classique de l'art.
Quatrième lieu commun : L'art c'est forcément beau Cette idée rejoint une définition classique de l'art.
Celui-ci se distinguerait de la production technique en ce qu'il viserait "la production du beau". Mais plusieurs problèmes peuvent être soulevés à partir de cette définition. Qu'entend-on par "beau" ? Que signifie ce jugement que nous formulons devant un objet (naturel ou pas d'ailleurs) que nous trouvons "beau" ? Le beau est-il objectif ou bien au contraire n'est-il lié qu'au sujet qui parle, qui éprouve ce plaisir ? Est-il identique à l'agréable, au plaisant, au "joli" ?
Goya, Le Temps ou les vieilles, 1808-1812. Dans l'histoire des arts, toutes les cultures et toutes les époques ont essayé de définir des critères objectifs de la beauté. Des règles étaient énoncées pour définir la manière correcte de représenter un corps humain par exemple (en s'attachant aux proportions à respecter entre ses différentes parties notamment); les objets ou les scènes dignes d'être peintes, sculptées, jouées (au théâtre) etc., étaient clairement établis : il était indécent ou indigne (donc laid) à certaines époques de représenter un nu ou une scène de la vie quotidienne, ou un objet simplement utilitaire. Comme nous l'avons déjà vu plusieurs fois depuis le début de cette réflexion, l'histoire de l'art, dans son développement, n'a cessé de casser ces limites soit disant objectives de l'art. Tous les académismes n'ont eu qu'une durée de vie relative, plus ou moins longue. Il est difficile de définir l'art pour cette raison : définir c'est circonscrire, enfermer dans une essence qui serait immuable. Or, les artistes ne cessent de se jouer des définitions. Ce qui est à remarquer en tous cas, c'est que toutes ces tentatives pour définir un beau "objectif" ont échoué. Il n'y a pas de règles du beau. Ce qui n'est pas jugé beau par une époque, une culture, devient beau pour une autre, et, nous en faisons l'expérience tous les jours, ce qui n'est pas beau pour un individu, est beau pour un autre. Il semble bien qu'en ce domaine le relativisme soit de mise. Cependant, les choses ne sont pas si simples. Comme l'a montré Kant, le jugement de beau n'est pas purement subjectif. Il faut distinguer la formule "C'est beau" du simple "Cela me plaît" ou "c'est agréable". Le jugement de beau est beaucoup plus complexe et plus riche que ces derniers : Lire ce rapide commentaire de l'Analytique du beau de Kant dans lequel il développe des analyses tout à fait fondamentales sur cette question. Par ailleurs, et pour finir, on peut ajouter que l'artiste ne recherche pas forcément le beau. Il peut viser l'expressivité (penser au célèbre Cri de Munch), à manifester une idée en dehors de toute préoccupation esthétique (voir Duchamp, les artistes conceptuels, ou pourquoi pas, il peut s'intéresser au laid, à l'indécent, à l'indigne (comme l'ont fait ou le font de nombreux artistes contemporains). Encore une fois, le spectateur qui ne cherche dans l'art que le beau limite de manière importante le champ de l'art. Cela ne signifie pas que ce critère soit totalement à abandonner, mais il faut comprendre que sa valeur est toute relative.
Cinquième lieu commun : L’art, "Ça ne sert à rien !"
Cinquième lieu commun : L’art, "Ça ne sert à rien !"
Une autre des idées reçues sur l’art, ou une autre des critiques qui lui sont faites, est de ne « servir à rien ». Avant d’aller plus loin, et de nous demander si l’art a ou non une utilité – et relativement à quoi –, nous pouvons nous arrêter d’abord sur le sens de ce qui se présente comme une objection contre l’art. Qu’est-ce qu’une activité « utile » ? En fonction de quoi juge-t-on de l’utilité ? A l’école, l’art n’est pas la seule chose qui soit décrétée inutile par certains élèves : l’étude de l’histoire est inutile, car à quoi bon s’intéresser à ce qui n’est plus ? Pour tous ceux qui n’ont pas l’intention de trop voyager, l’étude d’une langue étrangère est inutile . Une bonne partie de ce que l’on apprend en mathématiques est inutile, car à quoi servent les vecteurs et les dérivés dans la vie courante ? La philosophie, bien sûr, est inutile… Au lieu de nous embarrasser (et encore, je reste poli…) avec tout ces savoirs inutiles, l’école devrait former dès le plus jeune âge à des métiers, préparer à la « vie active » ! Vive la comptabilité, la mécanique et le management ! Au fond de tous ces jugements, il y a une certaine définition de ce qui est utile, dans notre société : est utile une activité qui produit des biens, ou qui permet d’offrir un service. Est valorisé, ce qui crée de la richesse (entendue au sens exclusivement économique, cela va sans dire), ce qui permet de consommer et se divertir. Tout le reste est inutile, tout ce qui n’a pas de valeur marchande ou d’utilité pratique directe ; ce qui simplement nous invite à penser, à connaître, à voir ou à percevoir. Or, justement, l’art, quand il n’est pas confondu avec l’industrie du divertissement (car en effet si le cinéma, la musique et la littérature sont bien des arts, ils peuvent aussi n’être que des avatars de la société du spectacle) ou considéré comme un placement rentable (penser au succès médiatique des grandes ventes aux enchères), est du côté de ces activités qui nous invitent à regarder le monde, à le penser, à le penser autrement, à le penser autre... D’une certaine manière donc, effectivement, l’art « ne sert à rien ». Mais, dans un autre sens, comme les sciences, la littérature ou la philosophie, l’art, avec ses moyens propres, remplit des fonctions essentielles : Voici deux références classiques par exemple :
- Pour Hegel, il n'est ainsi rien moins qu'un besoin universel de l'esprit humain. En effet, dans la mesure où l'homme est un être conscient, contrairement aux simples choses (voir le cours sur la conscience), "il faut donc rechercher le besoin général qui provoque une oeuvre d'art dans la pensée de l'homme, puisque l'oeuvre d'art est un moyen à l'aide duquel l'homme extériorise ce qu'il est".
- Pour Bergson, l'objet de l'art est de nous permettre de voir ou de percevoir le monde de manière plus libre, en étant délesté des exigences utilitaires, débarrassé des conventions, des habitudes, qui s'interposent toujours entre nous et les choses. On pourrait aussi se référer aux travaux de grands historiens d'art qui ont montré que les artistes et les œuvres d'art pensent. C'est particulièrement le sens de plusieurs analyses qui ont été menées par des auteurs qui ont travaillé sur l'origine de la perspective en peinture : Erwin Panofsky (La perspective comme forme symbolique), Hubert Damish (L'origine de la perspective), Daniel Arasse (Histoires de peintures); ou de celles sur le statut de l'image (particulièrement artistique) de Georges Didi-Huberman (Devant l'image).
Exemples de sujets de dissertation
Art, réalité, vérité
- L'artiste a-t-il besoin d'un modèle ?
- L'art modifie-t-il notre rapport à la réalité ?
- L'art nous éloigne-t-il du réel ?
- L’œuvre d'art est-elle une imitation de la nature ?
- En quoi l'art permet-il d'accéder à la vérité ?
- L'artiste fuit-il la réalité ?
- Peut-on assimiler l'art à une connaissance ?
- L'art est-il le règne de l'apparence ?
- Existe-t-il un progrès dans les arts ?
La question du goût et de la réception des œuvres
- L'art s'adresse-t-il à tous ?
- Faut-il être connaisseur pour apprécier une œuvre d'art ?
- Est-il nécessaire d'être cultivé pour apprécier une œuvre d'art ?
- L'art s'adresse-t-il principalement aux sens ?
- Qu'admire-t-on dans une œuvre d'art ? Fonctions de l'art ?
- Peut-on concevoir une société sans art ?
- L'homme a-t-il besoin de l'art ?
- Une œuvre d'art est-elle utile ?
- Une œuvre d'art est-elle un objet sacré ?
- A quels besoins l'art peut-il répondre ? Quand y a-t-il "art" ?
- Peut-on reprocher à une œuvre d'art de "ne rien vouloir dire" ?
- Pourquoi ce qui nous déplaît dans la vie nous plaît-il dans une oeuvre d'art ?
- L'artiste doit-il chercher à plaire ?
- Devient-on artiste en imitant d'autres artistes ?
- Est-ce le regard du spectateur qui fait une oeuvre d'art ?
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Date de dernière mise à jour : 31/07/2021

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L'art Et La Technique
Par dissertation • 24 Novembre 2013 • 997 Mots (4 Pages) • 5 944 Vues
L'art et la technique
L'art n'a pas que le sens de « beaux-arts » : en plus des arts de l'artiste, il y a l'art de l'artisan, qui lui aussi réclame une technique, c'est-à-dire un ensemble de règles à respecter. Il est clair cependant que les beaux-arts n'ont pas la même finalité : ils produisent des objets dépourvus d'utilité et recherchent le beau. « Technique » vient du grec téchnè qui signifie, selon Aristote, « une disposition à produire accompagnée d'une règle vraie » : la technique au sens grec, c'est l'ensemble des règles qu'il faut suivre pour produire un objet donné. Mais la technique moderne peut-elle encore se comprendre ainsi ?
1. Quel rapport y a-t-il entre les arts et la technique ?
• Ce n'est qu'au xviiie siècle que le terme d'art a été réduit à la signification que nous lui connaissons actuellement. Il avait jusque-là servi à désigner toute activité humaine ayant pour but de produire des objets : en ce sens, l'art s'oppose à la nature, qui est l'ensemble de tout ce qui se fait sans que l'homme ait à intervenir. L'art réclame donc toujours des règles : il y a des règles à observer lorsque l'on est charpentier, comme lorsque l'on est musicien, si l'on veut produire l'œuvre désirée. C'est exactement ce que veut dire le mot téchnè en grec : la technique, c'est l'ensemble des règles qu'il faut suivre dans un art pour produire un objet donné.
• Selon Aristote, tout objet produit non par la nature, mais par l'homme, est déterminé par quatre causes : la cause matérielle (la matière dans laquelle il est fait), la cause formelle (la forme qu'on va lui donner), la cause finale (ce à quoi l'objet va servir) et la cause efficiente (l'artisan qui travaille l'objet). La technique est l'ensemble des règles permettant d'ordonner ces causes dans un art donné : une règle technique nous dit comment travailler telle matière, quelle forme lui donner, si l'on veut en faire tel objet.
2. Comment différencier les beaux-arts de l'art de l'artisan ?
• L'artisan a pour but de produire des objets d'usage : c'est l'usage qu'on va faire de l'objet qui détermine ses caractéristiques et donc la façon dont on va le fabriquer. L'artiste, quant à lui, ne vise pas l'utile, mais le beau. Si l'habileté technique est la limite supérieure de l'art de l'artisan, elle est donc la limite inférieure des beaux-arts : alors qu'on attend d'un objet courant qu'il soit bien conçu et réalisé de façon à en rendre aisé l'usage, on n'attend pas simplement d'un tableau qu'il soit bien peint, mais qu'il éveille en nous le sentiment du beau. Telle est la thèse de Hegel : alors que les objets techniques sont tous au service de la survie, c'est-à-dire en dernière analyse des besoins du corps, seul l'art a une fin purement spirituelle. Il ne faut donc pas dire que les œuvres d'art « ne servent à rien » ; certes, elles n'ont aucune utilité pour la survie, mais leur finalité est plus élevée : elles attestent que l'existence humaine ne se
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- Dissertation
- Comment faire une dissertation ?
%%title%% %%page%% 6 étapes incontournables !
Publié le 2 octobre 2019 par Justine Debret . Mis à jour le 7 décembre 2020.
En français, la dissertation est un exercice d’argumentation qui se construit en 6 étapes. Nous allons vous expliquer comment faire une dissertation de A à Z.
Pour faire une dissertation, c’est très simple :
- Lire et analyser le sujet
- Trouver la problématique
- Faire le plan de la dissertation
- Rédiger l’introduction
- Rédiger le développement
- Faire la conclusion
Pour tout comprendre sur comment faire une dissertation, nous allons utiliser un exemple concret issu des annales du Bac S de philosophie de 2019.
Table des matières
1. lire et analyser le sujet, 2. trouver la problématique, 3. faire le plan de la dissertation, 4. rédiger l’introduction, 5. rédiger le développement de la dissertation, 6. ecrire la conclusion, présentation gratuite.
Vous allez devoir produire une réflexion organisée sur un sujet spécifique qui vous est imposé.
Le sujet peut être :
- une question
- un thème ou concept
- une citation
Si vous avez le choix entre plusieurs sujets, sélectionnez celui qui vous inspire le plus et sur lequel vous avez le plus de connaissances. Il faudra le choisir rapidement si vous devez faire une dissertation lors d’un examen de quelques heures (dans les 10 premières minutes).
Une fois le sujet choisi, vous allez devoir définir chaque terme présent dans l’intitulé, afin de mieux le comprendre.
Exemple : Reconnaître ses devoirs, est-ce renoncer à sa liberté ?
Essayez ensuite de reformuler le sujet complètement à partir de vos définitions ou de synonymes.
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En 10 minutes, vous pouvez savoir si vous avez commis du plagiat et comment l’éliminer.
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Lisez plusieurs fois la reformulation du sujet rédigée à partir de vos définitions. Au brouillon, écrivez toutes les idées qui vous viennent à l’esprit sur le sujet (exemples, auteurs, événements, …).
C’est à partir de ces connaissances et votre reformulation que vous allez pouvoir trouver votre problématique.
Petit conseil ! Utilisez cette question clé : à quel(s) problème(s) ces connaissances tentent-elles de répondre ?
Une question centrale va émerger et c’est à partir de cette dernière que votre dissertation va se construire pour créer un débat où s’affrontent des thèses divergentes.
Le plan d’une dissertation peut prendre diverses formes. L’important est qu’il réponde bien à votre problématique pour que vous évitiez le hors-sujet.
- Utilisez votre brouillon initial sur lequel vous avez noté vos idées.
- Classez ensuite ces idées par thématique ou argument.
- Normalement, vous pourrez arriver à deux ou trois idées principales, divisées en deux ou trois sous-parties qui seront illustrées par des exemples concrets.
- N’oubliez pas de rédiger une transition entre chaque grande partie (conclusion de la partie actuelle et introduction de la partie suivante).
I) Les devoirs de l’Homme, une soumission naturelle et nécessaire ?
1) Les devoirs, un concept pluriel et contextuel -> Expliquez ici quels sont les différents devoirs que nous rencontrons et en quoi il divergent en fonction des cultures et systèmes étatiques. -> L’existence de devoirs pluriels (travail, citoyenneté, devoir par rapport à la famille, devoir scolaire, droits et devoirs de l’Homme).
2) L’Homme contraint par nature ? -> Concept de contrainte imposée par la nature sur l’Homme (la nature de l’Homme). -> Hobbes et “l’Homme est un loup pour l’Homme” : il abandonne sa liberté et vit en société pour survivre car la nature de l’Homme est agressive.
3) L’Homme : un animal social contraint pour sa liberté ? -> Aristote parlait du concept d’”animal social”. -> Le devoir de morale et d’empathie chez Rousseau fait qu’un être est humain (naturellement) et sociable. -> Sartre et son concept de liberté et libre arbitre : l’Homme est libre et responsable de ses actes naturellement (c’est inné). C’est pour cela qu’il peut vivre en société.
– TRANSITION –
II) La libération de l’Homme par le devoir
1) La culture libératrice -> Le devoir nous permet de nous cultiver et donc de nous libérer de la nature qui est en nous (Kant). -> L’école et l’éducation, le vote, … sont des droits et devoirs qui nous libèrent de notre ignorance naturelle (innée) et de la contrainte du déterminisme. -> Freud et les pulsions de l’Homme qui sont contrôlées intérieurement pas le surmoi. La pression sociale et les devoirs sociaux nous permettent de nous libérer de nos pulsions et désirs en les rejetant dans le ca.
2) Le travail comme contrainte de libération quotidienne -> Le concept de travail comme contrainte/liberté (apporte l’estime de soi, mais nous contraint lourdement) avec Platon, Marx (“l’opium du peuple”) et Kant.
3) La reconnaissance comme liberté -> Kant définit l’autonomie comme la capacité à se donner ses propres règles et de les suivre. La liberté ne consiste donc pas à échapper à toute règle, à tout devoir, mais à se les donner et à y soumettre ses actes. -> Exemple du devoir de mémoire des survivants de la Seconde Guerre mondiale : processus de libération psychologique personnelle et rôle de devoir citoyen.
L’introduction d’une dissertation doit suivre une structure stricte. Elle introduit le sujet, la problématique et le plan.
Les parties d’une introduction de dissertation sont :
- Une amorce ou phrase d’accroche.
- L’énoncé du sujet.
- La définition des termes et reformulation du sujet.
- La problématique.
- L’annonce du plan.
Le droit de vote est considéré par les institutions comme un devoir moral pour les citoyens, comme le rappelle l’inscription figurant sur les cartes électorales : « Voter est un droit, c’est aussi un devoir civique ».
Les devoirs explicitent un comportement à suivre ou à ne pas suivre. Ils préconisent la conformité avec une règle. Cette notion semble en contradiction avec celle de la liberté, car le devoir s’opposerait à une impulsion ou un désir qui définirait notre liberté.
Toutefois, cette conception de la liberté est naïve et limitée, car être libre ne consiste pas à faire ce que l’on veut. De même, le devoir ne se limite pas à une contrainte imposée de l’extérieur. Il peut s’agit d’une obligation qu l’on décide de s’imposer librement.
Nous questionnons donc ces concepts en essayant de répondre à la problématique suivante : peut-on vraiment dire qu’on renonce à sa liberté quand on fait le choix de se soumettre à ses devoirs, quand on exerce donc sa liberté avec son libre-arbitre ?
Notre raisonnement questionnera tout d’abord les devoirs de l’Homme comme une soumission naturelle et nécessaire (I), avant d’interroger la possible libération de l’Homme par le devoir (II).
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Le développement d’une dissertation comporte toujours deux ou trois parties. Si vous faites une dissertation en deux parties, vous devrez rédiger trois sous-parties pour chacune (deux si vous faites trois grandes parties).
Chaque partie soutient une idée centrale qui répond à la problématique, alors que chaque sous-partie s’articule autour d’un argument qui soutient et illustre l’idée directrice.
Vos arguments doivent absolument être illustrés par un exemple !
Entre chaque partie, vous devez rédiger une transition qui conclut la partie précédente et annonce la partie suivante.
La conclusion d’une dissertation est une brève synthèse du développement en indiquant nettement la réponse à la question posée dans l’introduction. Il est aussi possible d’ajouter une ouverture à la fin.
Notre étude a montré qu’au-delà du poids contraignant des devoirs que l’on peut sentir au premier abord, ils n’entravent pas notre réelle liberté. Bien au contraire, nos devoirs nous libèrent de la nature humaine qui est en nous et qui nous rend esclave de nos pulsions, désirs et violence interne. Reconnaître ses devoirs et les accepter, contribue à entretenir notre puissance d’agir et donc notre liberté.
Le concept de devoir reste très lié à celui de droit dans les démocraties occidentales. Le droit de vote est-il libérateur ?
Voici une présentation que vous pouvez utiliser pour vous améliorer ou partager nos conseils méthodologiques sur la dissertation. N’hésitez pas à la partager ou à l’utiliser lors de vos cours :).
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Debret, J. (2020, 07 décembre). %%title%% %%page%% 6 étapes incontournables !. Scribbr. Consulté le 18 novembre 2023, de https://www.scribbr.fr/dissertation-fr/comment-faire-une-dissertation/
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La technique est-elle libératrice ou au contraire un facteur d’esclavage ?
Par Clément
Rédigé le 16 décembre 2019
3 minutes de lecture

- 01. Introduction
- 02. Caractère libérateur de la technique
- 03. Facteur d’esclavage de la technique
- 04. Conclusion

Introduction
Le mot technique vient du mot grec tekhnê qui désignait dans l’antiquité tous types de savoir faire, permettant de remplir une activité ou de fabriquer un objet avec efficacité et de manière appropriée. Dans une acception plus large il comprend également l’ensemble des objets artificiels créés par l’homme à commencer par les outils et les machines. Ce terme de technique a deux sens : le terme désigne un savoir faire, une habileté à effectuer une action ou à produire un objet ; cette première acception nous renvoie au concept grec de la tekhnê ; le deuxième sens nous familiarise avec le progrès dans son ensemble à commencer par les outils et les machines.
Le développement technique à l’heure de son apogée au 20ème siècle peut donner l’impression que l’homme se libère toujours plus des contraintes que lui imposait jusqu’alors la nature. Il est en effet en mesure de conjuguer les maux naturels comme la faim, la maladie et la mort ou encore s’approprier l’espace qui est la maitrise du temps. Toute fois cette dynamique libératrice s’est non seulement accompagnée de maux nouveaux mais s’est transformé en servitude. Non seulement les retombés de la technique ont saccagé le paysage détruit des espèces, pollué l’atmosphère mais ont touché l’homme dans son corps et son âme en induisant une vie et une philosophie que les tristes formules : « Métro, Boulot, Dodo » et « On n’arrête pas le progrès » résument assez bien quant aux caractères mécaniques et fatales de l’existence, les slogans vont dans le sens d’une dénonciation de la technique comme facteur d’esclave et destructeur. Le problème est donc le suivant : la technique est-elle libératrice ou au contraire facteur d’esclavage ?
Caractère libérateur de la technique
- En temps que savoir faire, nous pouvons mettre en avant son caractère libérateur (sportif qui est plus performant car la technique est au point). En temps que technologie, elle facilite la communication, le transport ce qui entraine une ouverture sur le monde.
- Le confort et l’allègement des tâches pénibles dans le domaine du travail grâce au machinisme permettent également d’aller dans ce sens.
- Les progrès accomplis dans le domaine de la médecine semblent lui donner toute puissance et tout pouvoir.
Facteur d’esclavage de la technique
- Cependant ces progrès technologique rendent indépendants (addiction).
- Cela devient un besoin.
- Le rapport d’addiction à la technologie peut empêcher l’ouverture à la culture.
- Certaines formes de travail mettent l’homme dans une situation d’esclavage (travail à la chaine, France télécom).
- La technique accentue le conformisme.
- Les menaces sur l’homme sont effrayantes (Armes, écologie).
En philosophie cours , doit-on renoncer à la technique en raison de ses conséquences désastreuses ?
- Le monde dans lequel on vit est essentiellement technique et un retour en arrière est peu envisageable. Le travail est essentiel pour l’homme et la technique en est caractéristique.
- La solution se trouve dans la raison, la prise de conscience, réflexion : nous pouvons à cet égard citer le penseur et humaniste Rabelais : « science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». Il ne faut plus utiliser la technique pour exploiter la Nature mais pour la protéger. Il faut l’utiliser de façon mesurée.
Le développement technologique aujourd’hui met l’homme dans une situation de dépendance et d’esclavage. Toutefois l’homme peut sortir de ce cercle vicieux et ne plus être esclave de la technique à partir du moment où il accorde de l’importance à la réflexion et à l’usage de ce qui est le propre de l’homme, sa raison.
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Freelancer et pilote, j'espère atteindre la sagesse en partageant le savoir que j'ai acquis lors de mes voyages au volant de ma berline. Curieux scientifique, ma soif de découverte n'a d'égale que la durée de demie-vie du bismuth 209.
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Le progrès techniques eradite t’il la misère de l’homme

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Grand Oral : 20 idées de sujets en Art
- 3 février 2022

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Tu as choisi la spécialité Art en terminale et tu recherches un sujet pour le Grand Oral 2023 ? Tu es tombé au bon endroit !
Dans cet article, on te donne 20 exemples de sujets pour le Grand Oral, spécialité Art !
Pour rappel, l’épreuve du Grand Oral aura lieu entre le 19 juin et le 30 juin 2023.
DISCLAIMERS :
- Cet article a pour but de t’inspirer uniquement, nous ne te conseillons pas de reprendre ces sujets mot pour mot, mais plutôt d’essayer de creuser, de définir une problématique personnelle, en lien notamment avec ton projet d’orientation.
- Cet article n’a pas été rédigé par des professeurs de la spécialité Art, ce ne sont que des propositions.
Sujet n°1 : Les musées ne servent-ils qu’à conserver les œuvres d’art ?
Sujet n°2 : qu’est-ce qui fixe la valeur d’une œuvre d’art , sujet n°3 : le contexte d’exposition fait-il toujours partie intégrante d’une œuvre , sujet n°4 : pourquoi l’art doit-il se produire ailleurs que dans les musées , sujet n°5 : l’oeuvre de banksy doit-elle être médiatisée , sujet n°6 : dans quelle mesure l’algorithme peut-il devenir un processus de création plastique , sujet n°7 : quelles sont les relations possibles entre les artistes et les robots , sujet n°8 : l’art est-il le reflet de l’histoire , sujet n°9 : dans quelle mesure certains artistes deviennent-ils par leurs œuvres des porte-paroles de mouvements contestataires , sujet n°10 : en quoi la matérialité d’une œuvre peut-elle être l’unique sujet de l’œuvre , sujet n°11 : comment une œuvre théâtrale peut-elle réconcilier , sujet n°12 : art récupéré des colonies, des expositions blasphématoires, sujet n°13 : quelle est la place des femmes dans le théâtre , sujet n°14 : quelles questions éthiques la représentation du corps peut-elle soulever , sujet n°15 : de quelles manières une œuvre peut-elle susciter la fascination , sujet n°16 : ya-t-il une beauté à la représentation de la violence , sujet n°17 : comment montrer l’indicible à travers une œuvre , sujet n°18 : comment l’art peut-il rendre sensible le passage du temps , sujet n°19 : dans quelle mesure l’art est-il un outil de protestation , sujet n°20 : les collaborations artistiques sont-elles l’avenir de la création .
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